La presse – une vraie boucherie !

L’autre jour, une petite fille m’a demandé si le métier de journaliste se portait bien. Je n’ai pas eu le choix, j’ai dû lui parler des grands groupes de presse qui… pressent les médias comme des citrons. J’ai dû lui parler des 300 « plein temps » liquidés par Tamedia dans les mois qui viennent et de ses actionnaires qui ont empoché 670 millions de dividendes en 15 ans, selon les (bons) chiffres d’Impressum. Je n’ai pas eu le choix, j’ai dû dire à cette petite fille que la population suisse décroche de plus en plus de l’actu devant la surabondance informationnelle. Un rapport montre qu’un tiers des Suisses se fichent aujourd’hui des nouvelles. La faute à ces « lambda » qui s’inventent journalistes, comme on change de chemise, et qui noient le numérique d’infos pas toujours fiables et vérifiées. Le journalisme est un métier ! Laissez-donc faire les professionnels. Ceux qui ont été formés pour cela et qui font vivre les médias. Il ne viendrait à l’idée de personne d’entrer dans une boucherie pour saisir une paire de couteaux et tailler dans le gras d’un porc. Vous ne sauriez pas faire. Pareil pour le journalisme. Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut aider les paysans car ils nous nourrissent en aliments de bonne qualité. Les journalistes sont aussi des paysans dans leur domaine. Ils sont les seuls à vous nourrir d’informations de qualité. Pensez à ce qu’on va bien pouvoir répondre aux petits-enfants de demain quand il ne restera ni rédaction… ni boucherie !

Le Lynx