Le Lynx
L’insupportable intolérance des tolérants
Hier, donner son avis était signe d’une démocratie qui marche. Aujourd’hui, oser prendre la parole pour dire vraiment ce que l’on pense d’un sujet est devenu une preuve de courage. Si vous avez le malheur de dévier de la « ligne du bien », vous recevez remontrances, remarques déplacées voire insultes en toute décontraction. Ce qui est pire encore, c’est la manière dont est fixée arbitrairement cette « ligne du bien » et par qui le cap est donné. Cette frontière entre le supposé bien et le supposé mal est justement souvent imposée par des gens qui prétendent dénoncer l’intolérance. Quand ces prétendus justiciers de la tolérance croient dénoncer l’intolérance en étant eux-mêmes intolérants, les tartuffes se révèlent. Et malheureusement, ce sont les bouffons qui deviennent parfois rois. Dans ce monde de bouffons, critiquer la qualité d’une musique d’une chanteuse noire est du racisme. Donner un emploi à un homme plus qualifié qu’une femme est du sexisme et émettre des doutes sur un discours officiel devient du complotisme. Les réseaux sociaux, gangrénés par les fachos pour certains et les wokistes pour d’autres, ont largement amplifié cette intolérance ou les pseudo bien-pensants de chaque camp dénoncent et insultent tout ce qui dévie de leur ligne. Et si la paix résidait simplement à tolérer la « souffrance » engendrée par des avis qu’on ne partage pas ?
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