Le Lynx
Pourquoi stariser les méchants ?
Quatre hommes armés de kalachnikov qui font irruption dans une salle de concert géante en Russie. Bilan 137 morts dont 3 enfants. Le monde entier en a évidemment parlé. Le coup de pub lugubre était garanti pour les responsables de cet attentat. Mais la réalité est toujours un peu différente en Russie. Depuis le début de son invasion de l’Ukraine, le Kremlin a construit tout un narratif autour de cette guerre pour figer l’ennemi ukrainien comme le méchant de l’histoire dans les esprits de la population russe. Problème : l’attaque en question n’a a priori aucun lien avec l’Ukraine. Elle est l’œuvre d’une ramification locale de l’état islamique. L’ennemi n’est pas le bon pour Vladimir Poutine. Les autorités ont donc choisi d’ignorer toutes les revendications d’attentat du groupe terroriste pour élaborer une nouvelle tartuferie consistant à mêler Kiev et ses alliés à la tragédie. Nouveau problème : avec cette version manipulée des faits, l’état islamique perd la pub qu’il cherchait à se faire avec cet attentat. Faché de ne pas être reconnu dans le rôle du « méchant », l’EI a donc multiplié les publications de preuves pour s’incriminer définitivement. Et si le despotisme avait révélé la bonne réaction à opposer au terrorisme ? Ne jamais mentionner le nom du « méchant » pour ne pas lui donner ce qu’il cherche, c’est-à-dire de la pub pour faire entendre sa cause et recruter des combattants autour d’elle ?
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