Le pont de l‘île n’est plus, ses 28 tonnes ont disparu !
À Buttes, le quartier de l’île est relié au reste du village grâce à un pont. Mais ce pont présentait des signes de fragilité, en raison de la dégradation de ses composants, depuis de nombreuses années. En 2005, la commune du village a limité à 5 tonnes, le poids de passage maximum des véhicules. Ce qui n’a pas été sans conséquences pour les habitants. Un simple ravitaillement de mazout prenait rapidement des airs de délicate mission avec le camion d’un côté et d’énormes tuyaux tirés sur des dizaines de mètres à travers pont.
28 tonnes de matériaux à évacuer
Une étude a confirmé l’importante dégradation de la structure qui rendait sa réparation plus coûteuse que son remplacement. La commune de Val-de-Travers a donc opté pour sa destruction puis sa reconstruction. Un crédit de 186’000 francs a été accepté à l’unanimité par le Conseil général lors de sa séance du 23 mai 2022. La phase de destruction a débuté ce lundi 25 septembre. Il y a environ 28 tonnes de matériaux à évacuer dont 4 poutrelles métalliques d’environ une tonne et 12 mètres de long chacune. Elles ont été retirées aujourd’hui à l’aide d’un camion-grue. Alors qu’il avait été imaginé, dans un premier temps, de soulever le pont en une fois pour aller l’assainir directement à la déchetterie, il a finalement été décomposé en plusieurs étapes. Ce choix prévalait à cause des conduites qui passent à l’intérieur de la structure et il ne fallait évidemment pas les arracher. C’est l’entreprise vallonnière de Valentin Bezzola qui est responsable de la déconstruction. Il nous explique les phases par lesquelles lui et son équipe sont passés :
Traverses en bois et dalle en béton pour le nouveau pont
« C’était vraiment le moment que l’on intervienne, cela devenait dangereux. D’ailleurs, il suffit de toucher les éléments en ferraille et vous verrez bien. Regardez, les poutrelles s’effrittent à peine qu’on les touche. » Valentin Bezzola me tend effectivement une poignée de miettes métalliques. Sa démonstration est très convaincante. Tout comme l’intervention de son équipe, couplée à celle du camion-grue. En 18 minutes, les trois premières traverses avaient déjà été démontées. La quatrième a été plus récalcitrante mais tout a été « réglé » en une petite demi-heure. « Simple et efficace, pourquoi prendre plus de temps? », lâche-t-il avec décontraction. Son entreprise passera le relais dans les prochains jours à Codoni SA, en charge de la reconstruction. Elle devra d’abord construire les culés du pont. C’est à dire les deux parties situées sur la rive et destinées à supporter le poids de la structure elle-même. Pour cette structure, le choix de la Commune s’est porté sur un système très simple à monter. Huit traverses en bois vont être posées puis recouvertes d’une dalle en béton.
Prochain chantier : le terrain de foot de Noiraigue
Il n’y aura plus qu’à revêtir cette dalle d’une couche de roulement et le quartier de l’île retrouvera son lien avec le reste du village. Durant les travaux, les habitants ne sont pas coupés du monde pour autant. Ils peuvent transiter par une autre petite route qui passe de l’autre côté des maisons (à l’ouest). Même si Valentin Bezzola passe la main à une autre entreprise vallonnière sur le pont de Buttes, il ne restera pas les bras croisés en termes de chantiers. « Dès la semaine prochaine, on s’attaque au stade de foot de Noiraigue. Cela fait des années que plus personne ne joue sur ce terrain et on va le rendre à son activité agricole. Il y a pas mal de choses à démonter (dont la tribune) et à assainir mais on va faire ça bien », tranche-t-il toujours avec la même décontraction. À croire que là où Bezzola passe, le béton trépasse ! Simple et efficace, c’est cela ?
La déconstruction des poutrelles d’une tonne pièce
Kevin Vaucher