Lettres ouvertes
Le Val-de-Travers brimé par le Réseau hospitalier neuchâtelois ?
Il est normal que les districts de La Chaux-de-Fonds, du Locle et du Val-de-Ruz soient « rattachés » à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds, en raison de leur proximité géographique. En revanche on ne peut en dire autant du Val-de-Travers qui n’a aucune relation de voisinage avec ledit hôpital. C’est pourtant la décision qui semble avoir été prise par les technocrates de l’hôpital neuchâtelois sans aucun souci des répercussions qu’elle a sur le plan humain. En effet si nous nous référons à nos expériences personnelles, aux propos que nous ont tenus des personnes hospitalisées et leurs connaissances, aux bruits colportés par la rumeur publique, c’est à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds que vont d’office les ambulances, c’est à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds que sont dirigées d’office les personnes qui doivent subir une opération ou recevoir des soins hospitaliers.
Cet état de choses est absurde, anormal et injuste. En effet si l’on considère le trajet qu’il faut accomplir depuis les différentes localités du canton pour rejoindre l’hôpital de La Chaux-de-Fonds, c’est depuis Fleurier qu’il prend le plus de temps. Prenons les transports publics qui doivent constituer le premier critère de référence parce qu’ils sont accessibles à tout le monde et sont fréquentés particulièrement par les gens du 3e âge, qui ont très souvent renoncé à conduire et qui sont les plus nombreux dans les hôpitaux. En envisageant les durées les plus courtes1 et en réduisant à 15 minutes le temps requis par la correspondance à la gare de Neuchâtel et à celle de La Chaux-de-Fonds (pour le bus à destination de l’hôpital), le total s’élève à deux bonnes heures dans le meilleur des cas et il faut autant de temps pour le retour. C’est le sort inadmissible que l’hôpital neuchâtelois réserve aux habitants du Val-de-Travers qui doivent être hospitalisés et retourner à l’hôpital pour des contrôles post-opératoires, à leurs parents et connaissances qui leur apportent les objets indispensables qu’ils n’ont pu emporter ou leur rendent visite. En auto, la durée du trajet est certes moins longue, mais elle dépasse quand même celle que demande le déplacement depuis les autres localités du canton. Une telle situation qui désavantage le Val-de-Travers par rapport aux autres districts est inacceptable et doit être corrigée. Il est évident et incontestable que le Val-de-Travers, dont le train et la route sont dirigés vers le bas du canton et qui est bien plus proche de Neuchâtel que de La Chaux-de-Fonds, doit bénéficier des soins de l’hôpital Pourtalès à Neuchâtel. Font bien sûr exception les cas qui ne peuvent être traités qu’à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds et dont cet hôpital a la spécialité et la compétence exclusive.
Si nous ne nous sommes pas trompés en prêtant une telle planification aux managers de l’hôpital neuchâtelois soucieux d’occuper la salle d’opération et les chambres de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds, le Val-de-Travers doit cesser de se laisser faire et reprendre le dessus. Il faut d’abord que les gens soient informés et nous comptons sur le Courrier du Val-de-Travers pour nous aider à le faire ; il importe ensuite que les habitants du Val-de-Travers demandent instamment aux autorités politiques, communales et cantonales, de chercher à résoudre ce problème logistique dans l’intérêt des Vallonniers à hospitaliser, surtout d’urgence.
Antoinette et Frédéric Hurni, Couvet
1 Fleurier – Neuchâtel de 39 à 42 min., Neuchâtel – La Chaux-de-Fonds de 43 à 59 min., bus gare de La Chaux-de-Fonds – Hôpital entre 10 et 15 min.