Un rapide coup d’œil sur les résultats du week-end fait ressortir un constat implacable. La lutte féminine suisse est dominée par les Alémaniques. Bon, ce n’est pas une surprise en soi comme ce sport est autrement plus développé de l’autre côté de la Sarine. Chez les actives, la Bernoise Angela Riesen a été la plus forte alors que les locales Jennifer et Shannon Robert ainsi qu’Emelyne Tissot ont dû se contenter de places d’honneur. Troisième toutes les deux dans leur catégorie respective, Célia et Kiara Philipona sont quant à elles reparties avec la palme. Autrement dit, une distinction récompensant les lutteuses ayant terminé dans le premier tiers du classement. Chose que n’a malheureusement pas réussi à faire Dahlia Jeannin du côté des « jeunes filles 1 ».

Matt Menoud se hisse à la 2e place

Je peux dire que ce sont des résultats satisfaisants côté féminin pour nous,

avançait Pascal Thiébaud au terme de deux jours de fête éprouvants. Le président du club de lutte du Val-de-Travers et son équipe avaient pour mission d’accueillir dans de bonnes conditions près de 90 participantes le samedi et 220 jeunes lutteurs romands le dimanche.

On a aussi pu compter sur environ 300 spectateurs le premier jour et au moins 500 le second. C’était du job,

confirme-t-il. La 48e fête romande a donc bien vécu et elle a été particulièrement fructueuse pour les représentants fribourgeois qui ont remporté neuf des dix classements.
Pour le club du Vallon, Matt Menoud (2e de sa catégorie), Maxence Tissot (3e) et Lenox Beck (Top 10) ont été distingués. Chez les garçons nés en 2006, Joffrey Tissot est passé à un copeau de sciure de la palme. Sept autres jeunes Vallonniers étaient engagés et sont repartis bredouilles mais plus forts de cette expérience.

Je suis content qu’ils aient pu vivre cette compétition près de chez eux même si je dois bien dire qu’on espérait faire légèrement mieux avec nos lutteurs.

Si Pascal Thiébaud peut sembler gourmand, c’est que son club dépasse la centaine de membres et que la dynamique d’adhésion est plutôt en hausse.

Il y a un vrai potentiel chez notre relève, notamment chez les tout-petits.

Sciure de La Côte-aux-Fées utilisée

Ce genre de compétition est particulièrement bénéfique pour les juniors puisqu’ils disputent six combats en quelques heures. C’est parfait pour apprendre.

Et c’est aussi motivant pour eux tout au long de la compétition car le classement se dessine peu à peu au fil des résultats. Chacun accumule des points allant de 8.5 à 10 par duel et la hiérarchie se fait en additionnant toutes les unités ainsi récoltées.

Cinq ronds de sciure avaient été préparés pour pouvoir organiser autant de confrontations en même temps. Il y en a eu plus de 400 le samedi et plus de 1200 le jour suivant. Heureusement, la sciure spéciale utilisée (très fine) a parfaitement tenu le coup.

Une partie venait de la scierie de La Côte-aux-Fées et une autre du canton de Fribourg où une autre fête de lutte avait eu lieu quelques jours avant.

En tout cas, tout était prêt pour recevoir les lutteuses suisses et les lutteurs romands puisque cette fête devait avoir lieu en juillet 2020. Inutile de vous expliquer pour quelle raison elle a été reportée.

La compétition romande est organisée chaque année par un canton différent donc elle revient inéluctablement dans la région de Neuchâtel. Il y a trois clubs cantonaux de lutte par ici : les Montagnes neuchâteloises, le Vignoble Neuchâtel et nous au Val-de-Travers. Comme il y a un tournus pour l’accueil de ces fêtes, nous en organisons une tous les quinze à vingt ans à peu près. C’était donc un bel événement pour nous.

Un autre événement réussi par le club fondé en 1928 après l’organisation de la fête romande « adulte » en 2018. La même année que l’inauguration d’une toute nouvelle salle de lutte de 160 mètres carrés à Fleurier. Bref, la lutte n’a pas le nez dans la sciure au Val-de-Travers !

Kevin Vaucher