Le Vallon, irréductible « village gaulois » du bandy
Le bandy est un sport difficilement identifiable en tant que tel. Dans les pays nordiques, il se joue sur des surfaces glacées de la taille d’un terrain de foot avec les règles de foot. Mais la cage correspond à celle du handball et la balle se rapproche plutôt de celle du tennis. Tout cela sur des patins et avec des crosses qui ressemblent à des sucres d’orge. ça tombe bien, c’est la période de Noël…
L’impulsion de la famille Rey
Sauf que ces « sucres d’orge » là sont beaucoup moins connus que ceux qu’on accroche sur le sapin. « Ce sport commençait à être visible en Suisse dans les années 1900 puis il s’est fait voler la vedette par le hockey », expliquent Pascal Reno et Angie Rey. Bien qu’une trentaine d’années les sépare, les deux Vallonniers jouent dans la même équipe, au sein du club du Val-de-Travers. Ce club a été créé en 2016 sous l’impulsion notamment de la famille Rey. « Les six membres de ma famille y ont joué. Ma maman Olivia fait encore partie de l’effectif », se réjouit la gardienne de l’équipe. C’est son papa Steve qui a découvert le bandy à travers des vidéos sur les réseaux sociaux.
Val-de-Travers, ce petit « village gaulois »
« Et il trouvait cool que l’on puisse le pratiquer en famille. » Petit à petit, des amis et des connaissances se sont greffés à « l’expérience bandy » et le club compte maintenant 25 membres. Récemment, une seconde formation officielle a vu le jour à Dubendorf et une ligue a pu être créée. Le premier match de son histoire s’est déroulé dimanche aux Ponts-de-Martel (défaite 2-6). Une troisième équipe est peut-être en train de se monter à Bâle. On le voit, le bandy prend forme et prend vie petit à petit, notamment grâce à la détermination du « petit village gaulois » qu’est le Val-de-Travers.
L’équipe de Suisse à portée de crosse
« On se bat avec nos moyens (réd : 5000 francs de budget annuel) pour que le bandy ne soit plus une curiosité mais un sport comme un autre », confient la présidente et le vice-président du club. « Avec cette ligue, nos membres ont une motivation supplémentaire de venir s’entraîner deux dimanches par mois. Cela donne envie de progresser. » Le peu d’équipes en Suisse a au moins un avantage : celui d’ouvrir grandes les portes de l’équipe nationale et des championnats du monde à de nombreux Vallonniers et de nombreuses Vallonnières. « On a eu l’occasion d’aller jouer en Chine, en Suède et en Russie. Autant de voyages que nous n’aurions sans doute jamais faits dans notre vie sans le bandy. » N’empêche que les irréductibles Vallonniers ne seraient pas contre un peu plus d’adversité de « nouvelles légions romaines » au sein de leur ligue.
Kevin Vaucher