Le visage du travail
Le travail, tout le monde y est confronté, beaucoup en parlent et de nombreuses idées préétablies entourent ce sujet. Pour démêler le vrai du faux et faire ressortir les tendances au Val-de-Travers, je me suis penché sur les données très complètes du Service cantonal de la statistique. Alors, quelle est la part des emplois frontaliers et la part de la population active ? Toutes les réponses ici !
Notez que tous ces chiffres font référence à l’année 2020 puisque 2021 est en cours et que les données seront disponibles uniquement en 2022. Commençons par une statistique très simple à sortir, celle des emplois par genre. Le rapport de force est d’environ 55% pour les hommes. Fait intéressant, il y a pourtant plus de femmes que d’hommes habitant le Vallon (51%). Bien sûr, tous les Vallonniers et Vallonnières n’exercent pas nécessairement dans leur commune. Et de nombreux autres facteurs viennent faire pencher la balance des emplois par genre tels le taux de retraités et le travail frontalier. Les hommes frontaliers sont effectivement largement plus nombreux que leurs compatriotes du sexe opposé. On parle ici de 62% contre 38%. Une différence marquée.
Près d’un quart des emplois aux frontaliers
La part des jobs confiés aux frontaliers est passée de 19.7% en 2016 à 23% en 2020 à Val-de-Travers. En 2005, elle était seulement de 9.7%. Le taux de La Côte-aux-Fées est de 23.3% et celui des Verrières culmine à 31.5%. Le ratio est moins marqué à La Brévine et au Cerneux-Péquignot par exemple (17.2%). Par comparaison, il est de 8% au Val-de-Ruz et tout juste supérieur à 5% à Neuchâtel. Évidemment, la proximité avec la frontière permet d’expliquer en grande partie ces disparités. Le taux de chômage du Val-de-Travers était de 5% en 2020 et il est de 4% en juillet 2021. Ce qui correspond à 229 chômeurs.
Par ailleurs, il y a 328 demandeurs d’emploi (chômeurs et non-chômeurs inscrits auprès d’un office régional de placement). C’est le secteur tertiaire (essentiellement les services) le plus porteur pour les personnes en emploi. Il représente la moitié des postes de travail. C’est malgré tout sensiblement moins que la moyenne cantonale qui frôle les 65%. L’agriculture et la sylviculture fournissent du labeur à 270 personnes dans la commune de Val-de-Travers, 52 à celle des Verrières et 42 pour celle de La Côte-aux-Fées. C’est presque 2200 emplois sur l’ensemble du canton. C’est relativement peu par rapport à d’autres domaines (environ 5% des travailleurs).
Plus de 60 ans : 30% de la population
Et qu’en est-il de la jeunesse, gage d’avenir, au Val-de-Travers ? En 2020, il y avait 10’575 âmes réunies dans la commune de Val-de-Travers. En ajoutant Les Verrières et La Côte-aux-Fées, on adjoint 1100 personnes, soit un total de 11’675 habitants. La part des moins de vingt ans est de 19.6%, presque un point de moins que la moyenne cantonale. à l’inverse, la part des 60 ans et plus est de 30.3%. C’est donc les anciens qui remportent le match du nombre.
Les uns sont souvent en études à cet âge-là alors que les autres sont à la retraite ou s’en approchent gentiment. On parle de tendance, forcément il y a des personnes âgées qui continuent à travailler mais elles restent extrêmement minoritaires. Le cœur de la population active dans la commune de Val-de-Travers, les 20 à 59 ans, se monte à 50.1%, soit une personne sur deux. Elle est de 48.5% aux Verrières et de 45.1% à La Côte-aux-Fées. C’est très loin des 54% approchés par la moyenne cantonale.
Kevin Vaucher