L’Eau Vive coule dans les églises
Alléger, simplifier, rassembler et dynamiser : voilà en quatre mots ce qui a poussé les deux paroisses catholiques du Val-de-Travers à fusionner au 1er janvier 2024 pour former la nouvelle paroisse de l’Eau Vive. « Une paroisse est un petit monde en elle-même et il est toujours mieux de vivre dans le même monde plutôt que sur des planètes différentes », étaie le prêtre Christophe Mpevo. L’assemblée constitutive de ce « nouveau monde » a donné lieu à quelques résistances le 2 mars dernier mais tout le monde est désormais sur la même planète paroissiale.
Si nous étions dans un lieu de naissance, nous pourrions parler d’un accouchement délicat voire difficile. Les 54 membres de l’église catholique vallonnière, réunis le 2 mars en assemblée constitutive, ont malgré tout fini par valider les statuts et les membres du nouveau conseil de paroisse. « Les débats ne concernaient pas le fond, c’est-à-dire la fusion, mais plutôt la forme. Certains termes dans les statuts ne plaisaient pas forcément à tout le monde », explique Carole Babey.
Marisa Figueiredo et Joël Cheseaux coprésidents
L’ancienne présidente de la paroisse de Fleurier n’a pas souhaité prendre de responsabilité au sein de la nouvelle entité de l’Eau Vive. « Qui dit nouvelle paroisse dit nouvelle dynamique. Je trouvais que c’était bien de repartir avec quelques nouvelles têtes. » Son homologue de l’ancienne paroisse de Travers-Couvet, Colombe Rebetez, a pris la même décision. C’est une coprésidence qui a finalement été privilégiée pour mener la barque de la nouvelle paroisse. Marisa Figueiredo et Joël Cheseaux sont les heureux élus. Stephan Biscan (secrétaire), Marie-Christine Michel (caissière), Vincenzo Camilliti (responsable bâtiments) et Martine Berset (membre) les accompagnent au sein du conseil de paroisse.
Faire face à la diminution du nombre de fidèles
Avec un seul conseil de paroisse, le prêtre Christophe Mpevo voit son travail facilité car il n’aura plus à suivre les séances à double, comme c’était le cas avec les deux anciennes paroisses. « Cela simplifie les choses. Surtout, cela permet de rassembler les forces. Le nombre de fidèles a tendance à diminuer donc cela fait particulièrement sens de ne pas se disperser. » L’évêque Charles Morerod pousse d’ailleurs les paroisses du canton à se rapprocher les unes des autres. La fusion du Val-de-Travers est la deuxième du canton après celle de Boudry-Cortaillod et La Béroche-Bevaix qui a donné vie à la paroisse Saint-Paul du Littoral ouest neuchâtelois en janvier 2023.
« Être actifs et ouverts »
Quels sont concrètement les raisons de vivre de ces fusions ? « Ici, au Val-de-Travers, nous voulons une paroisse catholique forte, vivante et dynamique. Nous allons créer des commissions de travail pour encourager l’éclosion de nouvelles idées et de nouvelles propositions. Nous nous devons d’être actifs et ouverts », poursuit Christophe Mpevo qui a pris la succession du Père Charles Olivier il y a quelques mois. Le choix du nom reflète d’ailleurs cette même philosophie : « L’Eau Vive renvoie au dynamisme et au rite du baptême. C’est le symbole d’un renouveau tout en étant un clin d’œil à l’Areuse qui traverse le Vallon de part en part et qui lie les villages entre eux. C’est aussi un passage du texte de la Samaritaine où Jésus évoque l’Eau Vive », pose Carole Babey. Vous connaissez ce passage mon Père ? « Bien sûr, c’est Jean, chapitre 4. » Fort ! Quel dynamisme…
Kevin Vaucher