Vincent Queloz, l’embellisseur des cours d’eau !

Sculpter pour égayer ! C’est la devise de Vincent Queloz. Ce Butteran a le bagage technique du pro, l’âme d’un enfant et la pureté de quelqu’un qui croit en ce qu’il fait. « Le bord de rivière est déjà magnifique en temps normal. Mais si je peux apporter quelque chose en plus, tout en faisant mon métier, je suis le plus heureux des hommes. » Lorsqu’il parle de « quelque chose en plus », le Vallonnier veut bien sûr parler des sculptures qu’il laisse derrière lui lorsqu’arrive le temps des travaux d’entretien de la végétation en bord de rivières.

Apprentissage auprès de la commune de Couvet

Ces dernières semaines, ce sont le Buttes, le Sucre et l’Areuse (entre Fleurier et Môtiers) qui ont fait l’objet d’un rafraîchissement hivernal. Ces interventions sont nécessaires pour limiter les risques liés aux crues et pour assurer la sécurité à proximité de ces cours d’eau. Il s’agit notamment d’abattages de frênes dépérissants (atteints d’une maladie appelée chalarose) et de grands peupliers menaçants. Il y a aussi des coupes d’arbres mettant en péril la stabilité des berges et des élagages de saules envahissants. Les arbres, Vincent Queloz les connaît bien, lui qui a fait son apprentissage de forestier-bûcheron auprès de la commune de Couvet.

Plusieurs cordes à son arbre

« À la suite de cet apprentissage, j’ai travaillé neuf ans dans le domaine du bûcheronnage. J’en ai profité pour me spécialiser dans différents domaines. » L’homme a pris de la hauteur en même temps qu’il a pris de l’expérience. « J’ai suivi des formations pour le travail spécifique sur corde dans les arbres, près des falaises ou des bâtiments. En plus de ça, je travaillais également avec une abatteuse forestière. » Le Vallonnier a tellement « accroché » qu’il a quitté le domaine du bois pour œuvrer en tant que couvreur dans une entreprise de Neuchâtel.

Il s’est accroché aux plus beaux bâtiments du canton

« J’ai bossé comme cordiste sur les plus beaux bâtiments du canton », se souvient-il. Son péché mignon ? Les châteaux ! Ceux de Boudry, de Valangin et de Neuchâtel sont passés sous ses pieds. Vincent Queloz a fait l’équilibriste durant 11 ans. À la suite de quoi il s’est engagé en tant que cantonnier, chauffeur et forestier pour le bien-être quotidien du Val-de-Travers. C’est dans ce cadre-là qu’il a repris goût à la sculpture. « Avec ma vie de famille, je n’avais plus énormément de temps pour sculpter. Pourtant, j’ai toujours aimé ça. » à cette période de l’année, les abattages d’arbres sont l’une des tâches qui occupent son emploi du temps dévoué à la commune. De quoi raviver la flamme.

20 minutes pour une morille, le double pour l’écureuil

Pour allier l’utile à l’agréable (pour les promeneurs), il a créé différentes sculptures en bois le long des cours d’eau. « Je les ai faites à la tronçonneuse dans du frêne. Je fais différents types d’œuvres. Une morille me prend 20 minutes, un écureuil 40 minutes et une fontaine environ 45 minutes avec l’écorçage (retirer l’écorce du bois sculpté). »

Une fois que les bords de cours d’eau sont passés entre les mains de l’équipe d’entretien, il reste donc des traces plutôt sympas de son passage. « Tous les retours de la population sont positifs, c’est agréable et gratifiant à la fois », dépose-t-il. D’autres travaux sont planifiés pour le printemps, du côté de Saint-Sulpice, Fleurier et Travers. Ouvrez votre œil flâneur, l’embellisseur des cours d’eau vallonniers pourrait bien encore frapper !

Kevin Vaucher