Les amateurs de pêche retrouvent le Fil (de l’Areuse) à Buttes
Les années passent et certains magasins se font de plus en plus rares en région. Internet intensifie cette raréfaction et certains commerces sont en voie de disparition dans plusieurs domaines. La pêche fait partie de ces « oiseaux » de plus en plus rares. Alors, quand le patron du magasin Au Fil de l’Areuse a annoncé sa retraite à Couvet, une famille a immédiatement « mordu à l’hameçon » pour maintenir un lieu dédié à la pêche au Val-de-Travers. Claude, Loïc et Maël, ce sont même trois générations de Vaucher qui se mobilisent.
« Les têtes changent mais le nom reste », lance d’emblée Loïc Vaucher qui s’est mué en bienfaiteur des pêcheurs pour l’occasion. « J’ai appris que Daniel Pellaton prenait sa retraite et je l’ai rapidement contacté pour racheter son stock et maintenir un magasin de pêche au Vallon. » Seul changement notable : Au Fil de l’Areuse ne se trouve plus près de la gare de Couvet mais à Buttes (Vy-Saulnier 2B), dans une partie des locaux de l’entreprise de traitement de charpente et d’assainissement de bâtiment Sani Bois, qui appartient à Loïc Vaucher. « C’est cette activité qui me fait vivre. Au Fil de l’Areuse, c’est seulement pour rendre service, je ne vais pas faire du bénéfice avec ça. Je voulais juste permettre aux gens de venir se fournir ici au lieu de devoir traverser la frontière ou faire 30 kilomètres pour aller acheter deux-trois bricoles pour leur sortie de pêche. »
Claude, Loïc et Maël : un magasin et trois générations aux commandes !
Dans son stock, on retrouve « un peu de tout », dit-il. « Je peux aussi commander du matériel plus spécialisé en fonction des demandes et des besoins. » Le magasin a aussi la permission de délivrer les permis au mois, à la semaine ou à la journée. Très pratique ! Le commerce n’a pas d’heures d’ouverture officielle mais répond sur rendez-vous : « Les clients peuvent me contacter par mail (info@peche-areuse.ch), par téléphone ou par message (078 770 94 30). Mon papa, Claude, habite au village et sera sur place en quelques instants. » Claude, son fils Loïc et son fils Maël (12 ans) : les Vaucher abordent cette nouvelle aventure en famille. « Chez nous, toutes les générations sont les bienvenues et trouveront leur compte. » Claude a les connaissances et Maël une grande motivation d’apprendre. Et Loïc ? « Je suis un pêcheur du dimanche, il faut bien le dire », rigole-t-il.
Les anecdotes et les certitudes des pêcheurs
Lui, son truc, c’est le relationnel. Il est très à l’aise avec les clients qui viennent lui rendre visite depuis le 1er juillet 2024. « J’adore parler avec les pêcheurs et écouter leurs anecdotes. Ce qui me fait sourire, c’est parfois leurs certitudes. Il y en a un qui peut passer à 9 heures et ne jurer que par un tel type de matériel. Pour lui, tout le reste ne marchera pas. Une heure plus tard, un autre pêcheur lui succède et il me fait exactement la même analyse mais sur un autre type de matériel… » Cet hiver, les trois générations de Vaucher ont profité de passer un peu de temps chez leurs fournisseurs, se rendant dans leurs entrepôts pour être au plus proches de ce qui se fait aujourd’hui. « On veut être à la page et on est prêts pour notre première ouverture de pêche qui aura lieu le 1er mars prochain. » Fin février et mars constituent le gros rush pour un commerce de pêche. Les Vaucher ne seront pas trop de trois générations pour y faire face. Pourvu que ça morde !
Kevin Vaucher