L’homme qui construit ses rêves !
Pascal Stirnemann
Impossible de chiffrer le nombre de bâtiments / constructions qui sont passés entre ses mains ! De la fosse à purin de ses débuts aux nombreux sites prestigieux du Val-de-Travers, Pascal Stirnemann aura marqué son époque ! Sans omettre de citer plusieurs activités politiques, culturelles et sociales lesquelles ont « construit » la région !
Superbe trajectoire
Aîné d’une fratrie de cinq enfants, Pascal Stirnemann, né en 1950, grandit à Hauterive. Il fréquente le collège du village, se souvient notamment de l’un de ses enseignants : François Simon. C’est avec les Cadets de La Coudre que Pascal se découvre une âme de constructeur :
Une équipe de 120 gamins avec lesquels nous faisions des camps de survie d’une semaine. On avait à peine 16 ans, impossible aujourd’hui ! On a construit plein de cabanes de quartier avec les copains !
L’école secondaire, le Pavillon du Château, le collège des Terreaux, le Gymnase…
Je voulais devenir menuisier ! Mais je trouvais qu’ingénieur, ça faisait bien, donc je m’inscris à l’EPFL, là où on nous apprenait à bâtir. La théorie ne m’intéressait pas beaucoup, j’avais envie de construire, d’avoir un résultat à montrer à la fin du mois !
Pascal, le constructeur !
Pascal, le constructeur !
Nombreuses sont les personnes susceptibles d’apporter un témoignage au sujet de Pascal, tant ce dernier connaît de monde. Laurent Debrot, un des hommes de cette bande de copains fondateurs du parti écologie et Liberté :
Pascal, le souvenir d’un homme entreprenant avec lequel nous avons transformé la ferme de Chambrelien. J’étais le cadet de l’équipe, objecteur de conscience comme lui et comme plusieurs autres, dont les frères Renaud ! Un type toujours devant, sur le pont en permanence !
Autre ami de Pascal, Philippe Graef se souvient avoir fait sa connaissance en venant observer son crépi à la chaux, à Môtiers :
Un type formidable que j’ai immédiatement embarqué au sein du comité du Heimatschutz qui siégeait alors chez Mme Junod à La Chaux-de-Fonds. Nous avions des débats épiques. Il a été le premier à remettre la technique du crépi à la chaux d’actualité et c’est le pasteur Maurice Perregaux, royaliste qui quittait le canton chaque 1er Mars, qui nous l’avait fait connaître. Je crois me souvenir que nous avions décerné le prix cantonal annuel à Pascal à cette occasion !
Le Val-de-Travers
Le Val-de-Travers
Avec ses amis de La Coudre, Pascal voit plus grand que les cabanes de quartier. Ils louent un appartement à Noirvaux qu’ils retapent complètement. Puis, c’est au tour des combles de l’immeuble de la Société du Musée du Val-de-Travers – l’actuelle bibliothèque de Fleurier – de passer entre les mains de Pascal :
On y aménage une cuisine, une salle de bains… Tout cela alors que je faisais mes études à Lausanne !
Le groupe se disperse quelque peu. Vient le tour de la ferme des Raisses :
On a tout refait également !
L’armée, l’objection de conscience, la prison à La Chaux-de-Fonds… Pascal obtient son titre d’ingénieur EPFL en 1976. Un an employé au Laboratoire routier de l’EPFL
le seul contrat de travail de ma vie !
il réside alors à Chavornay. Puis c’est le retour au Vallon, à Môtiers :
J’achète un crayon, une gomme et une table à dessin et je me mets à mon compte !
Pascal se souvient de son premier mandat, pendant qu’il était en train de retaper la maison de Môtiers acquise en 1978 :
Jean-Baptiste Codoni frappe à la porte et me confie la construction d’une dalle de garage !
Le début d’une grande aventure… Après Môtiers, une ferme au Locle, une autre maison à Fleurier… La construction de Champ-du-Jour sous l’égide de la CPHVT – Coopérative pour l’habitat au Val-de-Travers – :
La première maison est vendue à Georges Guibentif, figure emblématique de l’aventure des Six-Communes !
… Les Mascarons, Chopard à la rue du Temple à Fleurier, Le Château D’Ivernois et la Grange à Môtiers, la gare de Neuchâtel et le Fun’ambule, quelques immeubles dans le canton, des constructions agricoles, des fromageries, des installations de biogaz, un îlot à La Chaux-de-Fonds et actuellement Tivoli-Sud à Neuchâtel ! Tout cela en déployant une intense activité sociale, associative et politique dans la région… Voyez plutôt : membre fondateur du Centre culturel du Val-de-Travers, initiateur du groupe Alambic, après Jean-Jacques Charrère, membre fondateur du groupe écologie & Liberté, en 1978, à la Vue-des-Alpes, avec Bernard Matthey, Gil Stauffer, Laurent Debrot, Serge Franceschi et d’autres, membre fort actif du Parti socialiste à Môtiers puis de Forum à Fleurier !
L’heure de la retraite, Pascal ne connaît pas ! L’aventure de la construction continue, avec d’autres acteurs et partenaires puisque c’est Jeanne, sa fille, qui reprend les rênes de l’entreprise.
Coup de cœur
Coup de cœur
Assurément, il est consacré à la Fondation de l’écu d’Or, en parallèle avec 30 années d’activités au sein du comité du Heimatschutz :
Je me vois encore, à Zurich, défendre le dossier de Môtiers devant un parterre d’autres candidats de Suisse alémanique et lémaniques, avec mes quelques diapositives ! Un succès car cela a permis d’intervenir dans la rénovation de près de 40 bâtiments !
Et de poursuivre :
Mon réel coup de cœur, il est pour Môtiers et son centre du village ! Grâce notamment à la réintroduction du crépi à la chaux !
Coup de gueule
Coup de gueule
Pas un véritable coup de gueule, mais une certaine amertume à observer la difficulté qu’il y a – ou qu’il y avait – à s’implanter au Val-de-Travers :
J’ai mis près de dix années pour dégager du travail auprès des communes du Vallon !
Un ambassadeur
Un ambassadeur
Je n’aime pas le « je », je préfère le « nous » !
… Cette phrase, à elle seule, résume la personnalité de Pascal Stirnemann. L’humilité, la modestie, le travail dans l’ombre d’une part, mais également, cette faculté à aspirer et à fédérer. Pascal aura marqué son époque, laissé sa trace non seulement par son empreinte sur quelques murs de belles bâtisses mais également dans les esprits de celles et ceux avec lesquels il a œuvré ! Une précision encore : parler de Pascal et de ses réalisations au passé pourra paraître incongru lorsque l’on connaît l’homme. Infatigable, inarrêtable… Et il aura fait et fait rayonner encore le Val-de-Travers bien au-delà du canton. Pascal, un entrepreneur, un bâtisseur, un ambassadeur…