« Un gars en or », à l’unanimité !
Christophe Pinsard
L’unanimité! Oui, Christophe fait l’unanimité, dans sa région comme partout à la ronde. Partout où il passe, il laisse sa trace. Son sourire légendaire, sa bonne humeur permanente, sa soif de vivre mais également sa large palette de compétences. De tous les témoignages récoltés, ce sont ses qualités humaines qui prédominent. Son sens du partage, son art de l’écoute et sa propension à se mettre au service d’autrui. La marque du Val-de-Travers au sens le plus noble du terme!
Superbe trajectoire
Christophe naît en 1970. Il grandit à Fontenay-aux-Roses avec sa sœur Marielle et ses frères Matthieu et François. Une enfance joyeuse, remplie d’activités diverses : «Le dimanche, on partait à Fontainebleau faire de l’escalade, à vélo jusqu’à Vincennes!». À l’âge de huit ans, suite au divorce de ses parents, Christophe arrive à Fleurier, sa maman, infirmière, ayant trouvé du travail au Val-de-Travers. «On a été magnifiquement accueillis. On était un peu les premiers enfants de couleur de la vallée. Partout, les portes se sont ouvertes. De beaux partages sur cette belle terre qu’est le Val-de-Travers!». De sa scolarité, Christophe conserve un beau souvenir d’un enseignant, Jean-Pierre Mischler: «Il savait faire preuve d’autorité lorsqu’il le fallait, mais toujours il était présent pour nous encourager et nous aider!». Les loisirs de Christophe se résument à la pratique du football, mise à part une brève tentative au sein de L’Harmonie de Môtiers, à la trompette: «Pas mon truc!». Au terme de sa scolarité, l’orientation professionnelle dirige Christophe vers une formation technique à Couvet puis au Locle: «J’ai tenu deux années, mais l’envie n’y était plus ! En fait, c’est une blessure survenue au football qui m’a donné envie de pratiquer la physiothérapie!». Ainsi, après le Collège Numa-Droz à Neuchâtel, il s’en va à Lausanne rejoindre l’école cantonale vaudoise de physiothérapie – ECVP –. Trois années d’études : un an de préparation, un examen d’entrée et trois ans de formation, dont une dernière année de stages. Il vit en studio à Chailly près de Lausanne. Un magnifique temps d’apprentissage: «J’ai découvert la richesse de ce métier grâce aux multiples domaines concernés!». Sans compter les très nombreux contacts avec des sportifs dans moult disciplines. Grâce au Dr Blanc, médecin du sport, en travaillant à ses côtés, j’ai eu envie de cibler sur le sport avant tout. Certificat en poche, Christophe Pinsard trouve du travail à l’Hôpital des Cadolles. Il vit alors aux Tuileries près de Grandson. Quatre années à Lausanne, en étroite collaboration avec le Dr Daniel Griesser qui lui a fait connaître les besoins spécifiques plusieurs sports.
Christophe, un grand professionnel à haute valeur humaine ajoutée !
Son ami Bernard Challandes parle de Christophe comme d’un «riche collaborateur» : «Au plan professionnel, Christophe est très compétent, immensément engagé, à l’écoute des joueurs, très proche d’eux. Infatigable, passionné, il est toujours là à travailler en faveur de l’équipe. Pour preuve de son très grand professionnalisme, la reconnaissance des joueurs. Ce sont eux qui vont vers lui car ils savent qu’ils peuvent compter sur lui ! Au plan humain, une riche personne, toujours de bonne humeur. Il a fort bien compris le sens de sa mission, il sait ce qu’il peut dire à l’entraîneur qui va chercher des informations vers lui mais également ce qu’il doit taire, en respect pour les joueurs! Dans l’équipe, tout le monde avait une énorme confiance en lui ! ». Autre regard, celui de Gelson Fernandès, ancien joueur international, aujourd’hui à la FIFA : «Ah Christophe, quel gars en or! Ce sont des types comme lui qui font que le football est beau. Il m’a souvent retapé mais au-delà des moments de traitements, ce sont des relations presque fraternelles qui se sont tissées avec lui. Jamais curieux, jamais lèche-bottes, toujours le mot qu’il faut. Vraiment, un vrai bon mec. Ils sont rares les hommes comme lui.».
Le Val-de-Travers
En septembre 1998, suite à de nombreuses sollicitations de médecins du Val-de-Travers, Christophe s’installe à Fleurier, en collaboration avec Patrick Christinat:
Fitness et physiothérapie, deux ans durant, après j’ai continué tout seul. Avec beaucoup de chance ! D’abord avec François Bezençon puis avec les personnes qui m’ont fait confiance!
Une nouvelle opportunité survient, en 1998, déjà. L’Association suisse de football recherche un physiothérapeute : «Ma candidature acceptée, j’ai la chance de travailler avec les « -16 ans » coaché par Bernard Challandes. Puis les « -21 ans ». L’aventure des Titans, avec Alex Frei, Ludo Magnin, Cabanas et les autres… De la folie ! Je me souviens de ce match contre la France à Bâle. Bernard Challandes me prie de lui trouver un coq. Dans le vestiaire, Bernard empoigne une canne et fracasse ce coq en procelaine « On va les bouffer ces Gaulois »… Arrivée de Köbi Kuhn. Je l’ai suivi avec l’équipe A !». Euro 2016, Coupe du monde en Russie, Euro 2021: «Cette superbe victoire contre la France, à Bucarest!». Des souvenirs à revendre… La vie de famille tout de même – Jason naît en 2001 –, Karin et ses deux enfants, Anthony et Kelly. «Il faut profiter de la vie. De surcroît, j’exerce un magnifique métier mais toute la journée sous les néons. Il faut trouver un certain équilibre!». Christophe et Karin s’en vont chercher un coin de paradis du côté de Saint-Amour dans le Beaujolais : «La région d’où vient mon père ! ». Une parcelle de vigne et Christophe trouve son bonheur avec ce produit de la terre: «J’adore apprendre à comprendre la vigne!».
Un ambassadeur
Si le Val-de-Travers devait désigner un ambassadeur possédant toutes les qualités spécifiques à cette tâche, c’est bien Christophe qu’il choisirait. À l’image de Roger Federer en Suisse, Christophe Pinsard fait l’unanimité et rayonne bien au-delà de nos frontières régionales. D’ailleurs, il suffit de lire l’hommage de ces deux «témoins» Bernard et Gelson. Autre modèle, Jean Tigana, lui aussi propriétaire de vignes et sa devise: «Quand tu as un rêve, donne-toi les moyens de le réaliser!». Enfin un mot toujours dans sa tête de Christophe: «Il arrive souvent de ne rien obtenir parce que l’on n’a rien tenté!»… Il est d’Eric Cantona. Bref, dans l’inventaire des grands noms de la vie, Christophe ajoute le sien et c’est mérité. Pour l’amour de sa région, cette terre d’accueil, Christophe Pinsard, un entrepreneur, un bâtisseur, un ambassadeur…
Coup de cœur
Le coup de cœur jaillit: «Le Val-de-Travers, cette région qui m’a tout donné ! Il faut connaître le Vallon pour le comprendre, il faut y vivre ! Regarde, en ce qui me concerne, en 10 minutes je suis au travail, c’est pas beau ça ? Je dois beaucoup au Val-de-Travers et à ses habitants!».
Coup de gueule
Le coup de gueule est, en quelque sorte, en symétrie du mot précédent: «La société change. Gamin, j’ai eu la chance de pouvoir jouer dehors. On sortait et on allait où on voulait, sans se faire de souci. Aujourd’hui, en même temps que le monde s’est aseptisé, j’observe combien nombre de valeurs toute simples se perdent. On ne travaille plus suffisamment ensemble, trop isolé dans nos mondes respectifs!».