Un « premier de cordée » passionné et passionnant
Daniel Huguenin-Dumittan
Intarissable, infatigable, inarrêtable, cet homme ! Grâce à son empathie naturelle, à sa capacité à fédérer les forces, Daniel Huguenin-Dumittan est un homme de projets, fidèle à sa région pour laquelle il n’a de cesse de se battre, encore et toujours. Des réussites voire même des succès, et parfois quelques défaites. Non seulement cet homme ne s’avoue jamais vaincu mais toujours il se relève.
Superbe trajectoire
Né à Couvet, Daniel Huguenin-Dumittan y vit quelques années avant de filer du côté de Fleurier, de Môtiers, puis à Fleurier à nouveau.
Une enfance un peu compliquée, une mère adorable et un père trop occupé ! J’étais souvent chez ma grand-maman maternelle au point de ne pas toujours savoir à qui j’appartenais !
Un peu de violon, petit, de l’athlétisme ensuite avec Willy Bovet et Michel Vaucher :
Nous avions une très belle section à Môtiers, j’étais assez bon !
Ensuite, ce sera du hockey sur glace, à Couvet d’abord, avec Uni-Neuchâtel ensuite. Une scolarité sans problème :
Henriette Troesch à Fleurier, Mme Petitpierre, MM. Studer, Fabrizio et Leuba à Môtiers…
Quant au choix professionnel, Daniel désirait devenir pilote de ligne :
L’orientation professionnelle de Neuchâtel m’a encouragé à me diriger vers un métier technique ! Je suis donc entré à l’école d’ingénieurs, deux ans à Neuchâtel et quatre années au Locle ! Un prof dont je me souviens, Marcel Arnoux !
Et d’ajouter :
Je n’avais pas droit à l’erreur. Mon père m’avait laissé faire ce que je voulais mais à condition que je collabore aux travaux de livraison de la boucherie familiale !
Son diplôme d’ingénieur ETS en poche, il est engagé dans une entreprise de mécanique à Buttes, en 1975, pour une petite année, avant de s’en aller voyager en mer, deux mois durant. Retour à Fleurier, en pleine tourmente des grèves de Dubied :
Cela a généré une véritable révolte intérieure, je suis entré en politique !
Et dans l’enseignement, au CPLN d’alors, une formation pédagogique auprès de l’IFPFP de Lausanne. Au Conseil général de Fleurier, une motion en faveur de la couverture de la patinoire, une autre, en 1980, à Neuchâtel, pour l’ouverture d’une classe d’enfants de requérants d’asile. Député et président du parti socialiste cantonal…
Daniel, le premier de cordée !
Daniel, le premier de cordée !
Daniel et Matthias von Wyss sont amis depuis fort longtemps :
On s’est connus lorsqu’il a été nommé directeur à Couvet ! Puis au CNIP… Un homme plein d’idées avec toujours un projet en tête. Ouvert à tout et aux autres, très attaché à sa région, il m’a toujours soutenu ! Depuis lors, tous les matins, à 6 h 45, on prend le café ensemble. On forme une bonne paire !
Ami d’études, Willy Revel connaît particulièrement bien celui avec lequel il a fait les 400 coups et beaucoup ri, celui qui fut également son patron plus tard :
On s’est beaucoup amusé d’abord et on a beaucoup travaillé ensemble ensuite. Daniel, c’est un personnage ! Avec lui comme directeur, j’ai appris à convaincre. Lorsque je lui présentais un projet nouveau, on allait presque toujours jusqu’à se fâcher. Mais Daniel avait cette qualité rare de toujours revenir en acceptant mon projet, allant souvent même au-delà de ce que j’avais demandé ! Il fallait sortir de nos gonds pour le convaincre ! Daniel, il sait parler aux gens, capter leur attention, être persévérant. Ensuite, il est capable de déléguer car il fait confiance. Sa grande force ! Dire encore qu’il est un homme aux mille et un projets. Tenace, fonceur, charmeur et conservateur, au sens strict du mot ! Un homme humain…
Le Val-de-Travers
Le Val-de-Travers
En 1993, Daniel Huguenin-Dumittan retrouve ses terres. Nommé directeur du Centre cantonal de formation professionnelle du Val-de-Travers, il est appelé à restructurer cette structure qui comprend alors l’école technique, l’école professionnelle commerciale et la division d’apport à l’école d’ingénieurs :
Une période délicate car les instances cantonales avaient une idée en tête, celle de fermer. Dès lors, j’ai sans doute froissé quelques personnes et je tiens à m’excuser auprès d’elles si tel est le cas ! Et j’avais une consigne, interdiction d’imaginer la réouverture d’une école d’horlogerie !
Daniel H-D a un projet en tête, la création d’un centre de compétences en mécanique et un centre de formation d’adultes. Cela débouchera sur la fermeture de toutes ces entités et l’ouverture du CNIP, en 1994, dont il devint le premier directeur. De belles années, des combats délicats :
Francis Matthey y a cru, un autre dont on taira le nom, pas du tout, puis Thierry Grosjean a permis de poursuivre l’aventure et de devenir bénéficiaires avant que je prenne ma retraite en 2016 !
Quelques mandats et surtout un magnifique projet occupe les journées de Daniel H-D, la Maison de l’Industrie du Val-de-Travers, aujourd’hui dans ses murs à Noiraigue. Rien d’étonnant dès lors lorsque Daniel H-D présente les plans de son projet d’extension avec l’aide de divers milieux industriels et les appuis politiques, communaux, cantonaux et fédéraux nécessaires :
Un 3e lieu, là où l’on resserre les liens sociaux, où on privilégie les relations humaines !
Coup de cœur
Coup de cœur
Pas besoin de grande réflexion pour le coup de cœur :
Le Val-de-Travers, cette petite région est un véritable paradis à l’ambiance fantastique. Peut-être faut-il pouvoir le quitter pour mieux s’en persuader. On en revient plus convaincu et passionné encore !
Coup de gueule
Coup de gueule
Comme en symétrie, le coup de gueule :
J’observe avec amertume que la population n’est pas toujours consciente des richesses de cette région comme de notre canton d’ailleurs. Tout comme nos autorités politiques, cantonales et communales ! On ne se lasserait pas de les voir être plus dynamiques à notre encontre !
Un ambassadeur
Un ambassadeur
Devant, toujours ! C’est la devise, sans doute inconsciente, qui guide l’esprit de Daniel et oriente sa trajectoire. Où qu’il soit, où qu’il œuvre, il est devant. À la question : comment vous décririez-vous ? La réponse fuse : passionné, pugnace et empathique ! Nous ajouterions : travailleur ! Et ce n’est pas la moindre des qualités de Daniel.
Si je suis revenu au Val-de-Travers, ce n’est pas pour rien ! C’est comme une sorte de retour sur investissement ! à l’époque, j’avais obtenu une bourse de la Commune de Môtiers, pour mes études. Je me fais donc un devoir de rendre ce que l’on m’a donné !
Sans compter cette immense émotion qu’a représenté la fermeture de Dubied :
Le Vallon, c’est ma région ! Un lien familial, émotionnel, un véritable cordon ombilical ! La géographie du Val-de-Travers, ce passage entre la Suisse et la France a généré cette émulation qui a permis l’éclosion de personnalités fortes. Des pionniers ! Grâce à eux, on a appris à se battre !
Des émotions, Daniel en exprime encore lorsqu’il évoque son fils Aurèle dont il est fier, Renée, la mère de son fils, et bien sûr, Marie-Antoinette et François, sa sœur et son frère disparus. Daniel Huguenin-Dumittan, un entrepreneur, un bâtisseur, un ambassadeur…