l’homme qui décline le verbe «entreprendre» dans plusieurs registres
Jacques Haldi
Jacques Haldi a davantage tendance à dire ce qu’il fait que ce qu’il est. Caractéristique des hommes de terrain, des entrepreneurs, des premiers de cordée qui se réalisent dans des projets ! Jacques est de cette trempe-là. Transparent, honnête, loyal, cet homme est un travailleur qui sait la valeur de ce qu’il fait et de ce qu’il en retire. Il est de la race des pionniers telle que ceux qui façonnèrent le Val-de-Travers au milieu du siècle dernier ! La région peut compter sur lui…
Superbe trajectoire
Né en 1957 au Haut des Côtes, aux Grands-Cernets, Jacques Haldi, 2e enfant d’une fratrie de trois, passe les premières années de sa vie à la ferme : « On était paysans ! ». Juste le temps de fréquenter l’école des Cernets tenue alors par Denis Gysin, déménagement à Saint-Sulpice « Aux Tilleuls, une superbe enfance, paisible, une riche vie de quartier. On faisait beaucoup de sport ! ». De sa scolarité, Jacques se souvient de Mlle Roth, de M. Meuwly, puis de son professeur de dessin, Pierre Vogel, et du remplaçant de celui-ci, Martial Leiter. « À l’orientation scolaire et professionnelle, on me voyait dans le secteur bancaire ou administratif ! » lance Jacques avec le sourire. Il entame un apprentissage de mécanicien de précision au sein de l’entreprise Tornos : « J’ai appris la rigueur avec Jean-Albert Brunisholz. Avec lui, on a appris à aimer nos outils. Le vendredi, les nettoyages. On espérait sortir à 16 heures, mais il trouvait toujours un détail pour retarder le départ d’une demi-heure ! ». Au chapitre des loisirs, basketball, football et ski… Un grave accident interrompt le football et reporte d’un an l’école de recrues. Il poursuit son activité au sein de Tornos pour s’en aller aux Geneveys-sur-Coffrane. En 1980, l’envie de faire autre chose « Je ne me voyais pas passer ma vie dans un atelier ! », départ à Brighton pour six mois. À son retour, aiguillé par John Joseph « Et moniteur de ski, ça te dirait ? », Jacques s’en va du côté de Leysin, accomplit les diverses étapes de sa formation de moniteur pour obtenir sa patente vaudoise de ski : « Le ski l’hiver, chauffeur de taxi l’été ! ». Une nouvelle vie, Saint-Moritz, Vail au Colorado, l’Australie… En octobre 1985, retour au Val-de-Travers, retrouvailles avec Jean-Pierre Baumann : « Démarre la grande aventure des pulse-mètres et de la ceinture cardiofréquencemètre ! ». Le tissu relationnel de Jacques, sa connaissance des langues et la belle collaboration entre les deux amis permettent un fort démarrage : « L’arrivée de Valentin Piaget apporte une nouvelle dynamique. On dépose nos brevets ! C’est le plein essor du produit avec le record du monde de l’heure de Francesco Moser en cyclisme et l’évolution de la médecine sportive ! Nous étions les premiers à enregistrer les données de la fréquence cardiaque sur la poitrine et les précurseurs en matière de transmission digitale de la fréquence cardiaque. » La société s’appuie sur l’image du cycliste Tony Rominger, fréquente les grandes expositions, bref le succès ! Au point d’accepter la proposition de rachat de la société par le groupe finlandais…
Le savoir-faire de Jacques !
C’est sous le titre « 17 ans fiancés » que son compère Jean-Pierre Baumann témoigne : « Été 84, le téléphone sonne, c’est Jacques qui m’appelle après avoir lu un article du Courrier hebdo relatant mon parcours dʼ‹ inventeur › – en fait l’invention n’existe pas, il suffit d’observer – … L’enregistreur de pulsation cardiaque à usage sportif n’attendait que quelques améliorations pour mener au succès. Jacques revient au pays en 85, installe son bureau à l’ancienne Fleurier Watch. L’aventure commence… Connus, ils sont utilisés par des athlètes de haut niveau : Steve Owett – recordman du 1500 m en 3’32’’, Général du Pommeau – premier cheval à trotter le Grand Prix d’Amérique en 1’12’’ –, Maurizio de Zolt – champion olympique 50 km skating –, Daniel Jeandupeux, entraîneur de la Nati, etc… La suite telle que décrite par Jacques, avec et grâce à Valentin Piaget… Aujourd’hui, une quinzaine de salariés occupent l’ancienne Fleurier Watch. Merci pour ton entêtement, cher Jacques ! ».
Le Val-de-Travers
Cette magnifique aventure n’empêche pas Jacques Haldi d’avoir une vie privée – mariage en 1993 dont sont issus Romain et Noémie – ainsi qu’une vie associative et entrepreneuriale au Val-de-Travers.
En 1996, Jacques et sa société Loisirs et Vacances VdT Sàrl rachète, transforme et loue l’Auberge des Fées de Buttes. En 2004, création de la Féeline, membre et caissier de l’Association « Sauvez la Robella » avec Enzo Macuglia, présidence du TBRC dès 2006, mise en place de Destination Val-de-Travers avec Matthias Von Wyss, notamment, administrateur et caissier des Contemporains de 1957 et membre du comité d’Art en plein air. Plus récemment encore, il est nommé administrateur de la société Janopy SA et fondateur de RH Paysage Sàrl avec son fils Romain.
Un ambassadeur
Jacques Haldi adore « son » Vallon, « notre essence ». Souvent parti, toujours revenu avec beaucoup de plaisir. S’il peut paraître froid et détaché, Jacques est beaucoup plus sensible qu’il veut bien le montrer : « J’adore les liens sociaux ! ». Et d’ajouter : « La force du Val-de-Travers, c’est sa capacité à faire ensemble ! ». Organisateur né, Jacques sait se mettre en retrait lorsque l’événement se déroule. De ces personnes qui vivent pleinement l’instant présent, mais intérieurement, avec ce souci de ne jamais lâcher ni « se lâcher ». Aujourd’hui en couple avec Dominique, il rythme ses journées de manière parfaitement organisée et maîtrisée, passant du sport à ses activités entrepreneuriales, la famille toujours présente. Jacques Haldi, un entrepreneur, un bâtisseur, un ambassadeur…
Coup de cœur
Pour Jacques Haldi, c’est bien le climat d’amitié entre les gens du Vallon qui est à noter : « Le fait de se saluer, c’est magnifique ! ».
Coup de gueule
Pour ce qui concerne le coup de gueule, le sentiment de Jacques claque comme un fouet : « L’impossibilité de fréquenter, en famille, le chemin du Pré-Monsieur comme c’était le cas avant ! Quelle tristesse… ».