Les élèves font passer un sale quart-temps aux profs
Chaude ambiance le 17 mai à la salle de gym de Belle-Roche. À l’initiative d’élèves de 10e et 11e années, un match de basket les a mis aux prises avec leurs professeurs. C’est la première fois qu’un tel affrontement a lieu dans ce sport. Comme il n’y a actuellement pas de championnat juniors, permettant de disputer des rencontres officielles, de jeunes basketteurs vallonniers du BC Fleurier ont eu l’idée de se frotter aux enseignants. Les élèves ont fait passer un sale premier quart-temps à leurs aînés (21 - 4) qui ont mieux géré la suite de la partie (score final : 50 - 21).
Quatre fois 12 minutes de jeu devant une quarantaine de jeunes spectateurs acquis à la cause des élèves. Voilà le décor de cette première confrontation amicale entre profs et élèves basketteurs. « C’était super cool, l’ambiance était incroyable.
Et c’était surtout super pour nous de pouvoir jouer un match pour une fois. On s’entraîne beaucoup avec le club de basket de Fleurier mais on n’a actuellement pas de possibilité de participer à un championnat », explique Jérémy Piaget (15 ans).
Ce manque de compétition pourrait être résolu dès la saison prochaine puisque le président du BC Fleurier, Patrick Jacot, envisage d’inscrire une formation M16 en championnat (vous retrouverez facilement un article à ce sujet sur notre site internet : courrierhebdo.ch).
« Dur, dur, on se fait vieux »
« Nous, on serait super motivés de participer à un championnat. Nous sommes tous à fond derrière cette idée. » Les jeunes de 13 à 16 ans portaient d’ailleurs fièrement les maillots de leur club lors de cette rencontre. « On est partis très fort puis on a fait tourner un maximum l’effectif et les profs en ont un peu profité pour se mettre à niveau. Merci à eux pour ce moment et merci aussi de nous avoir laissé gérer tout ça. » Et que dit-on du côté du banc des professeurs ? « Dur, dur, on se fait vieux ! » Mais non, mais non. En tout cas, les sourires étaient totalement partagés dans chaque camp. « Nous étions probablement un peu plus motivés qu’eux aussi car on voulait montrer ce que l’on sait faire dans le sport que nous aimons », ajoute le numéro 18 fleurisan.
« Nous sommes plus à l’aise avec les profs »
On le voit et on le sent dans les propos du jeune homme, cette rencontre revêtait une importance aussi bien symbolique que sportive. C’était également l’opportunité d’expérimenter un nouveau rapport de force avec les professeurs. Sur un terrain de sport, il n’y a plus de hiérarchie profs-élèves. Seule la hiérarchie sportive s’installe. « Nous sommes toujours dans un rapport de respect mais c’est vrai que nous sommes plus à l’aise avec eux. J’avais déjà participé à la rencontre de hockey contre les enseignants et cela avait eu un gros effet positif sur mes relations avec eux. Je ne sais pas pourquoi exactement. Peut-être de les voir galérer autant que nous pour une fois », rigole-t-il.
La revanche, c’est pour quand ?
Un cadre moins formel, moins de contraintes imposées et une absence d’autorité directe dans les relations expliquent probablement en partie ce ressentiment. Le public a d’ailleurs souvent réagi avec amusement lorsque des contacts involontaires avaient lieu entre profs et élèves sur le terrain. Cette proximité inhabituelle surprend et amuse. Mais elle plaît et elle finit par rapprocher deux « mondes » qui se côtoient habituellement sans véritablement entrer en contact direct (homme à homme et non pas entre prof et élève). Bref, vous l’avez compris, c’était cool et on attend la revanche quand vous voulez !
Kevin Vaucher