Les feux semblent être au vert (et bleu) pour le FC Val-de-Travers
Si la fusion est acceptée, le nouveau FC Val-de-Travers défendra les couleurs du Vallon avec du vert et du bleu sur les épaules. C’est l’une des informations qui a découlée de la séance publique qui s’est tenue ce soir à Couvet. Les membres des quatre clubs concernés ont répondu présents en nombre mais peu de parents des juniors du Groupement ont fait le déplacement. Ce qui laisse planer une incertitude sur l’issue du projet de fusion. Les votes auront lieu en deux temps, les 21 et 22 février prochains. Pour que la fusion soit acceptée, chaque club devra dire « oui » avec au moins 75% de voix des votants. Cette marque élevée renforce un peu plus le suspense. En revanche, le voile a été levé sur la composition du potentiel futur comité. C’est Alexandre Tosato qui devrait être le premier président du FC Val-de-Travers. On vous dit tout !
Une photo de famille saisissante
Sur le coup de 20 heures, une bonne partie des chaises disposées dans la salle de spectacles de Couvet avaient trouvé compagnie. Sur le powerpoint de l’écran géant, tout est subtilement agencé pour donner le ton de la soirée : les logos du FC Saint-Sulpice, du FC Môtiers, du FC Fleurier et du FC Couvet sont disposés côte à côte. Ceux-ci sont surplombés du fanion du Groupement Val-de-Travers. L’image est belle car c’est en premier lieu pour les jeunes que cette fusion a été pensée. Dans la salle, la photo de famille est également saisissante. Les membres des 4 clubs se sont répartis « par village » sur les chaises. Tous se côtoient sur le même « terrain » mais chacun semble rester dans son coin. Comme pour rappeler que tout reste encore à faire et qu’ils ne font pas encore « maillot commun ».
Où sont passés les parents des juniors ?
Grégoire Huguenin (membre du comité de pilotage du projet de fusion) monte alors sur scène et commence par lire une lettre de soutien adressée par Christophe Calame, président du Conseil communal de Val-de-Travers. Celui-ci souligne la réussite qu’a été le regroupement des forces au niveau des juniors. Tous les jeunes footballeurs vallonniers jouent pour le Groupement du Val-de-Travers depuis le 1er janvier 2014. Aujourd’hui, ils sont près de 350 à porter le même maillot, peu importe leur village de résidence. Qui dit 350 juniors dit aussi 350 voix pour les prochains votes sur l’acceptation du projet de fusion.
S’ils sont mineurs, ce droit de vote reviendra à l’un de leurs parents. Mais on a eu beau regarder dans la salle, on a vu très peu de parents ce jeudi soir. « Pourtant leur impact sera décisif puisqu’ils représentent environ 350 des quelque 500 voix qui sont appelées à s’exprimer », relève Grégoire Huguenin. « Espérons qu’ils ne sont pas présents car tout est clair pour eux et qu’ils n’avaient pas besoin d’explications supplémentaires sur la fusion. »
Actifs et passifs de chaque club réunis en un seul « pot »
Grégoire Huguenin continue en mentionnant les principes du FC Val-de-Travers : « Nous voulons créer une cohésion autour d’une même philosophie, une cohérence dans la gestion et une ligne de conduite unique pour la formation. Tout ceci accompagné d’un développement sportif ambitieux. » De ce dernier point émane notamment l’idée de bâtir une équipe « compétition » avec les meilleurs éléments de chaque club afin de viser la 2e ligue dans les prochaines années. Parmi les autres informations clés, mentionnons que les actifs et les passifs de chaque club seront entièrement assumés par le FC Val-de-Travers.
Du bleu et du vert : couleurs du Val-de-Travers
Affirmons aussi le maintien d’une dizaine d’événements extra-sportifs autour du club (Abbaye,…) et le choix du bleu et du vert comme couleurs de maillot pour le « nouveau-né ». Ce choix a été privilégié pour s’approcher des couleurs du Val-de-Travers tout en s’éloignant de celles des 4 clubs concernés par la fusion. À ce propos, il convient de souligner le fait que ce n’est pas un contrat de fusion mais deux contrats qui ont été simultanément créés afin de faire face à deux scénarios possibles. Le premier est prioritaire et s’appliquera si les 4 clubs acceptent la fusion avec au moins 75% des voix exprimées.
Le second concerne uniquement la fusion du FC Couvet et du FC Fleurier, les deux entités formatrices du Vallon. Il s’appliquera uniquement si le FC Saint-Sulpice et/ou le FC Môtiers refuse(nt) la fusion le 21 février. Pour savoir sur quel contrat de fusion ils voteront, les membres de Couvet et de Fleurier seront appelés à voter un jour après Môtiers et Saint-Sulpice, à savoir le 22 février. Les résultats des 4 votes seront annoncés le 23 février !
La première réaction du potentiel 1er président du FC Val-de-Travers
Vous pensez que c’est un détail ? Pas du tout ! Car le nombre de clubs qui accepteront la fusion influera directement sur la composition du premier comité du FC Val-de-Travers. Si la fusion englobe les 4 clubs, le nouveau président se nommera Alexandre Tosato (53 ans). Après réflexion, l’actuel président du FC Môtiers a tout d’un choix sûr et logique. Il a commencé à jouer au foot à l’âge de 6 ans et connait l’importance du sport pour les jeunes. Or, c’est justement les juniors qui sont les premiers concernés par cette fusion. L’homme s’appuie aussi sur trente ans de présidence au FC Môtiers. Le fait qu’il « n’appartienne » à la base ni au FC Couvet ni au FC Fleurier peut aussi constituer un atout. En effet, certains craignaient que le comité s’articule autour des deux gros clubs formateurs. C’est une parfaite façon de prendre le contre-pied. Mais ne nous y trompons pas, c’est grâce à ses compétences et son profil qu’il a hérité de cette responsabilité. Il nous a livré sa première réaction :
Qui est Diego Gaier, potentiel 1er vice-président ?
Son vice-président se nommera Diego Gaier (64 ans). Cet ancien junior de Fleurier a ensuite entrainé plusieurs générations de footballeurs du Vallon. Il est assistant coach des FF19 (féminines de moins de 19 ans) depuis l’automne dernier. « Imaginez-vous que je parlais déjà de fusion il y a 40 ans de cela. Il y a donc une certaine logique que j’accepte ce rôle aujourd’hui. À l’époque, je jouais au FC l’Areuse et on avait évoqué l’idée de nous rapprocher du FC Couvet. Mais les Covassons imaginaient plutôt chiper des joueurs du FC L’Areuse, ce qui ne correspondait pas vraiment à un esprit de fusion », se souvient-il avec amusement.
Deux compositions de comité évoquées
Ce que les anciens n’ont pas réussi de faire, les « jeunes » sont en train de le réaliser aujourd’hui alors ? « C’est un peu ça, oui ! je pense que c’est maintenant ou jamais. Je suis content d’apporter mon bagage dans le foot avec moi mais je ne voulais surtout pas être président. J’en ai pas l’expérience et Alex le fera très bien. » Dans le passé, les deux hommes jouaient l’un contre l’autre : « Je me souviens qu’on se glissait quelques coups de pied », se marre Tosato. Aujourd’hui, les deux hommes sont dans le « même bateau » et seront amenés à se donner des coups… de main. Beau symbole ! Le troisième membre du comité sera Jérôme Dreyer dans les deux cas de figure (caissier). Si la fusion ne concerne que le FC Couvet et le FC Fleurier, le président du FC Val-de-Travers sera alors Paulo Sousa (actuel président de Couvet) et son vice-président sera Kevin Fauguel (actuel président de Fleurier).
Quelques questions pour la fin
Après la présentation de Grégoire Huguenin, les personnes présentes ont pu poser leurs questions. En plus des interrogations pratiques, les principales réserves exprimées tournaient autour de la « soudaine urgence » que semblait revêtir tout à coup cette fusion. « Ce n’est pas une urgence mais une évidence », rétorque Alexandre Tosato. « L’urgence c’est bon pour le climat et ce genre de choses mais pas pour le foot. L’évidence rassemble davantage que l’urgence. J’ai vraiment envie de dire à tout ceux qui ont affirmé par le passé que nous serions plus forts ensemble que c’est le moment de le prouver ! »
Au bout des 90 minutes de séance et d’échanges, quelques voix ont exprimé un certain désarroi sur le fait d’imposer un comité en même temps que le vote sur la fusion. Il faut croire que c’est c’est toujours dans le temps additionnel que le pression se fait la plus forte… « Vous parlez d’imposer un comité, c’est faux. Le bon terme est ‘proposer’ un comité », ajusta Grégoire Huguenin pour conclure une séance qui a été calme et consensuelle dans son ensemble. Il ne reste plus qu’à voter maintenant ! Les feux semblent au vert, deviendront-ils verts et bleus demain ?
Kevin Vaucher