Les Mascarons
Anniversaire couronné de succès
Avec deux représentations à guichets fermés du spectacle « Coming Out » de Vincent Kohler et Pierre Aucaigne, le week-end dernier, le groupe théâtral des Mascarons clôturait le programme de son cinquantième anniversaire. Retour et bilan sur cette année de jubilé, avec sa présidente Thérèse Roy.
Cinquante ans, cela se fête, et le groupe théâtral des Mascarons avait bien fait les choses en prévoyant un programme riche et varié de quatre-vingts représentations pendant près de 14 mois à Môtiers. Après les deux dernières du spectacle « Coming Out » de Vincent Kohler et Pierre Aucaigne, à guichets fermés, de ce programme anniversaire, le bilan est plus que positif. « Le comité est très content, nous sommes heureux d’être allés au bout de notre rêve », commente Thérèse Roy, sa présidente, en admettant que le groupe théâtral des Mascarons avait vu grand pour cette année de jubilé.
Pourtant, les festivités avaient commencé dans un contexte incertain. « Le Covid était toujours présent au début », rappelle-t-elle. « Les comédiens se testaient à chaque fois, la capacité de la salle était limitée et il fallait contrôler les certificats ». Ainsi, le cabaret « Double-sens », la « création maison », qui marquait le début du 50e anniversaire était largement impacté par la situation sanitaire. « L’ambiance et l’humeur y étaient malgré les mesures qui freinaient un peu le processus », relate Thérèse Roy. Toutefois, elle souligne que le public fut « tellement content » de venir sans grande mesure à partir de la mi-février. à partir de là, l’année du jubilé pouvait pleinement débuter.
De grands succès et deux bémols
Parmi les moments forts de ce programme anniversaire, la présidente du comité peut citer presque l’entier des spectacles proposés. « Le spectacle de l’atelier-théâtre, de notre relève, marche toujours bien. C’est frais, c’est jeune », détaille Thérèse Roy. « Il y a aussi la grande création d’‹ Un air de famille › d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, mise en scène par Jérôme Jeannin, qui a eu un grand succès ». Réussite identique pour « Tous mes rêves partent de gare d’Austerlitz » de Mohamed Kacimi qui fut reçu comme « un coup au cœur » ou « un coup de poing » par le public, selon Thérèse Roy, metteuse en scène de la pièce. « Et l’ambiance si particulière de la salle a contribué à l’émotion de la pièce », relève-t-elle en notant les « vibrations incroyables » de la scène des Mascarons.
Les accueils d’autres artistes et compagnies ont pour la plupart rencontré également le succès. Les deux soirs du Quatuor Bocal pour le réveillon de la Saint-Sylvestre étaient à guichets fermés et « Comme des bêtes » par la troupe de la Cave Perdue, fin janvier, a « rempli la salle ». « La représentation de ‹ Jojo › en avril fut aussi magnifique, après deux précédentes annulations en raison du Covid », complète Thérèse Roy. Toutefois, la présidente du comité souligne deux bémols : les soirées Masca musical. « Le 2 avril, nous avions fait un travail incroyable, les groupes étaient super, mais sur 200 personnes attendues, il y a eu 27 entrées », déplore-t-elle, en ajoutant que la seconde soirée en août fut elle aussi boudée par les spectateurs. De ce fait, le comité des Mascarons a décidé de ne plus organiser ce type de format. Peut-être est-ce une preuve qu’après sa création, il y a cinquante et un an, la salle des Mascarons est désormais un théâtre avant toute chose ?
Parti pour les 50 prochaines années
Malgré ces deux petits couacs, la présidente du comité reconnaît que « le public a répondu présent » et pas uniquement celui de la région. « Des personnes venues de l’extérieur ont découvert le théâtre et ont estimé qu’il était le plus beau de Neuchâtel », se remémore-t-elle, en mettant en avant la chance pour le groupe théâtral d’avoir cette salle pour lui, « d’être dans nos murs ». Des murs qui ont accueilli la soirée « privée » des Mascarons, le 17 décembre dernier, avec une partie officielle et la présence des « anciens » de la troupe. « Ce fut une nuit d’anecdotes et de souvenirs », commente Thérèse Roy, avec poésie.
Après cinquante ans, celle-ci fut certainement longue et riche en émotions.
« Désormais, on est parti pour les cinquante prochaines années », estime la présidente du comité, en rappelant que l’atelier-théâtre des Mascarons attire toujours les jeunes et fait parfois naître de véritables vocations. D’ailleurs, le prochain spectacle mis sur pied par le groupe théâtral sera celui de cette relève, vers la fin mai et le début juin de cette année. Également, Thérèse Roy lâche une annonce, celle de la mise en scène d’une œuvre magistrale au printemps 2024. Si aux Mascarons on a regardé quelque peu dans le rétro, maintenant on est tourné vers l’avenir.
Gabriel Risold