Les pompes funèbres retrouvent leurs murs
Dʼimportants travaux sont actuellement en cours à lʼancien garage Hotz de Fleurier qui abrite depuis quelques années lʼinstitut de beauté Fanya et les pompes funèbres Yan Dubois. La raison première de ces travaux est la création de trois chambres funéraires privées en remplacement de la morgue communale de lʼhôpital de Couvet. La première partie du projet a consisté en un réaménagement de lʼespace et a contraint Yan Dubois à sʼexiler dans la chapelle du cimetière de Fleurier durant un mois et demi. Hier mercredi, il a pu réintégrer une partie de ses locaux mais il devra patienter encore un peu avant la fin des travaux. Le point sur la situation !
Dans le long livre dʼhistoire des pompes funèbres Dubois, lʼété 2021 risque assurément dʼy figurer en bonne place. Le patron Yan Dubois ayant piloté les opérations de son activité depuis la chapelle du cimetière de Fleurier.
Cʼest un environnement particulier,
admet-il amusé.
Parfois, jʼétais assis à mon bureau puis je levais la tête pour mʼassurer que tout ça était bien réel et que jʼétais bel et bien en train de travailler dans cet endroit.
Ce qui ne lʼa en rien empêché de mener à bien ses missions quotidiennes grâce à une capacité dʼadaptation et une flexibilité particulièrement développées.
Je le dois aussi à mon équipe très mobile, efficace et à qui rien ne semble faire peur. Finalement, le plus gros du travail aura été les quatre jours intenses durant lesquels nous avons vidé nos locaux de la rue de lʼIndustrie 19.
Chambres funéraires prêtes en octobre
Ce qui a aussi été lʼoccasion de faire un bon tri puisque plus de deux tonnes « dʼencombrants en tous genres » ont été apportés à la déchetterie. Ce sera ça de moins à rapporter dans les prochains jours. En réalité, tout le matériel ne fera pas le trajet retour pour lʼinstant puisque le plan de réaménagement comporte une seconde partie.
Lʼespace réservé aux chambres funéraires se situera où lʼInstitut Fanya est aujourdʼhui. Il y a trois pièces de soins qui seront transformées en trois chambres funéraires. Il suffira dʼabattre un mur pour les relier à nos locaux actuels. Cela pourra se faire une fois que le salon de beauté aura déménagé.
Celui-ci restera dans lʼancien garage Hotz mais lʼentrée ne se fera plus par la rue de lʼIndustrie (côté route), elle se fera par la rue de lʼHôpital où le salon bénéficiera dʼune plus grande superficie (côté Areuse).
En tenant compte de ces éléments, la nouvelle morgue privée devrait être prête et à disposition de la population du Val-de-Travers au mois dʼoctobre. Le Courrier vous tiendra informés des nouveaux éléments ces prochaines semaines. Pour le moment, cʼest toujours au sous-sol de lʼhôpital de Couvet que reposent les défunts du Vallon. Ces dernières années, un projet communal avait été élaboré afin dʼaméliorer la prise en charge des familles faisant face au deuil. Il devait prendre place à la… chapelle du cimetière de Fleurier avant que lʼidée ne soit abandonnée faute de moyens.
Proximité et accompagnement
Cela avait un coût et la commune en est venu à se demander si ce nʼétait pas aux pompes funèbres de privatiser ce mini-centre funéraire. Cʼest ce qui se fait en France. Et cʼest vrai que cʼest plus simple pour une entreprise de pompes funèbres dʼavoir tout réuni au même endroit. Je parle des chambres funéraires, de la salle de travail pour préparer les corps, dʼune salle de cérémonie et ainsi de suite.
Cette configuration « tout en un » permet de mieux contrôler lʼévolution des défunts – une surveillance à faire tous les jours – et de mieux accueillir les familles.
Nous serons juste à côté des chambres funéraires donc celles qui le souhaitent pourront venir nous voir pour nous poser des questions ou nous faire des demandes. Ça change de lʼhôpital de Couvet où elles doivent descendre au sous-sol pour accéder à la morgue.
Sans parler dʼautres facteurs plus terre à terre.
En fonction de lʼheure, il nʼy a parfois plus personne à lʼaccueil pour les guider. Lʼintimité y est aussi toute relative puisque la pièce réservée aux proches fait trois mètres sur deux. Et comme il nʼy a pas de séparation, les trois défunts reposent les uns à côtés des autres, séparés par de simples rideaux. Les nouvelles chambres seront individualisées et feront entre douze et quinze mètres carrés chacune. Bref, la qualité de la prise en charge sera améliorée et permettra de faire ses adieux de façon optimale.
La prise en charge était déjà très professionnelle jusquʼici. Seulement, Yan Dubois et ses hommes seront encore plus performants avec ces infrastructures modernes répondant mieux au rapport à la mort dʼaujourdʼhui (qui évolue avec la société).
Kevin Vaucher
Comment ce projet a-t-il germé jusquʼà sa réalisation ?
Tout est parti dʼune discussion banale avec mon propriétaire Valentin Hotz. Il mʼa demandé où en était le projet de mini-centre funéraire et je lui ai répondu que le vent semblait plutôt tourner vers une privatisation. Lʼidée était ainsi lancée ! Lui, prend en charge la rénovation des locaux et je reste locataire des lieux. Simplement, cʼest quelque chose de nouveau et de fonctionnel quʼon offre à la population. Jʼai souhaité que les chambres funéraires ne soient pas réservées uniquement aux personnes qui font appel à mes services. Donc, dʼautres entreprises de pompes funèbres pourront y faire reposer des corps lorsquʼelles prennent en charge des défunts du Val-de-Travers. Je suis aussi en contact régulier avec la commune qui semble satisfaite quʼune telle amélioration en termes de qualité de deuil puisse être apportée. Ce sera un gain de temps pour tout le monde,
expose Yan Dubois. Et ce gain de temps se retrouvera sur les factures adressées aux familles puisquʼil y aura moins de transferts de corps donc moins de déplacements des pompes funèbres.