Les scouts veulent partager le flambeau
Le groupe vallonnier des Flambeaux de l’Évangile apprécie participer au bouillonnement social de la vie au Val-de-Travers. Il le fait avec acharnement depuis 2010. Une année après sa création, le groupe s’est résigné à laisser derrière lui son cabanon butteran en raison du rachat du terrain par un « groupe » d’une autre envergure : Richemont. Les scouts avaient alors posé leurs flambeaux à Môtiers, derrière le magasin Landi. Après des années de « petits travaux » d’aménagements dans l’ancien hangar de la voirie, le temps est venu de passer à de plus conséquentes besognes et d’ouvrir en partie le lieu à la population.
Si certains animaux ont plusieurs vies selon les croyances, le bâtiment des Flambeaux de l’évangile doit avoir quelque chose de très animal. Successivement abattoir, hangar des cantonniers et local scout, il s’apprête à gagner encore en pluralité. « L’association la Cabane scoute de Môtiers a acheté le local à prix préférentiel en 2011. Nous n’avons jamais arrêté de l’aménager depuis cette date grâce à quelques soutiens et à un gros travail de tous nos membres. Il est aujourd’hui temps de faire de plus grands travaux pour dégager le plein potentiel de la bâtisse », élabore Silvain Hoehn.
Le hic du 1er étage
Le Niquelet a 28 ans dont vingt passés dans le scoutisme. Il est le responsable du groupe des scouts vallonniers et président de la cabane scoute de Môtiers. Il possède une entreprise de menuiserie dont les compétences ont été bien utiles pour les premiers aménagements « de base » comme les toilettes sèches ou le plancher du premier étage. Un jacuzzi chauffé au feu de bois a aussi été installé. « Le bâtiment offre un grand espace mais nous ne pouvons pas l’exploiter à sa juste valeur. La faute à un premier étage dépourvu de sortie de secours. » Seul un vieil escalier intérieur permet d’y accéder. Trop peu sécuritaire pour y pratiquer des activités avec une trentaine d’enfants.
Un escalier extérieur pour offrir un accès indépendant
L’un des principaux projets d’aménagement est l’ouverture du mur en hauteur afin de venir y déposer un escalier extérieur permettant d’accéder à l’étage. « Il viendra s’appuyer sur une terrasse en ossature bois qui sera créée sur ce qui est actuellement la cabane à matériels. Avec cet accès direct à l’étage, nous pourrons louer cet espace indépendamment du rez-de-chaussée qui restera uniquement à disposition des Flambeaux de l’évangile. » Ainsi, la population pourra venir y passer un anniversaire, une assemblée ou une rencontre de famille par exemple. « Le jardin extérieur, avec gril au bord de l’eau s’y prête allégrement. »
Un projet à 600’000 francs
Comme le lieu est à proximité immédiate de la gare de Môtiers, il permettra également l’organisation facile de journées de formation avec l’association du scoutisme neuchâtelois par exemple. « En plus de cette grande salle polyvalente, nous devons notamment refaire l’isolation, le chauffage central, un dortoir d’une quinzaine de lits, une salle d’eau, un WC adapté aux personnes à mobilité réduite. C’est pour cette raison que nous lançons un grand appel aux dons à partir de cet article », appuie Silvain Hoehn. L’idée est d’amasser quelque 600’000 francs sur six ans. « Nous voulons travailler avec les artisans d’ici et nous avancerons au gré de nos moyens. » Le début des travaux devrait intervenir dès 2024.
De Fort Boyard aux caisses à savon
Ces investissements ne seront pas vains et profiteront donc à la collectivité. Les groupes s’engagent aussi pour les autres, comme en témoigne Marc-Arthur (7 ans). « Samedi, nous avons été vendre des pâtisseries à Fleurier pour récolter un peu d’argent pour l’association Espoir qui lutte contre la maladie de Crohn. » Elina (15 ans) précise le contexte : « Cela a eu lieu dans le cadre du semestre autour de Fort Boyard. Nous avons participé à différentes épreuves ces dernières semaines et cette somme représente en quelque sorte les boyards que nous offrons à cette association. » Quoi d’autre les jeunes ? Si Aodàn (15 ans) se souvient instinctivement des caisses à savon construites avec le groupe, l’une de ses camarades de 13 ans est plus profonde. « J’étais timide avant et la bienveillance des scouts m’a ouvert le cœur », dit-elle des étoiles plein les yeux. Que dis-je ? Des flambeaux plein les pupilles…
Kevin Vaucher