Association Les Travers du Vent
Les éoliennes : une menace sur l’agriculture
Avec ses quelque 50 éoliennes en service, la Suisse ne dispose pas d’une expérience suffisante pour évaluer les nuisances de ces installations sur le bétail. Il en va tout autrement en France, où 10’000 générateurs sont en fonction, fréquemment à proximité des exploitations agricoles. La journaliste et écrivaine française Sioux Berger a rassemblé les témoignages d’agricultrices et d’agriculteurs et le constat est alarmant. Le Val-de-Travers en fera-t-il lui aussi les frais ?
On le sait, les bovins sont des animaux sensibles, en particulier face aux installations électriques. Lorsque des éoliennes et leurs équipements sont construits, une prudence particulière s’impose. Sillonnant la France, Sioux Berger a réuni des dizaines de témoignages d’agricultrices et d’agriculteurs victimes des nuisances souvent graves générées par les installations éoliennes. Elle vient de présenter les résultats de son travail lors d’une conférence à Moudon, qui a attiré 145 personnes. Ses enquêtes sont réunies dans une bande dessinée qui rencontre un grand succès : « Le prix du vent : des éoliennes, des bêtes et des hommes ». Pour Les Travers du Vent, il est important de sensibiliser la population de notre région sur ces constats aussi sérieux qu’alarmants.
Originaire du Cantal, Sioux Berger effectue un travail à contre-courant du lobby éolien, qui n’a de cesse de répéter le caractère inoffensif des éoliennes sur la santé animale. Ces témoignages dévoilent une autre réalité, comme celui de Stéphane Le Béchec, agriculteur breton, qui a perdu pas moins de 280 vaches en huit ans. Parmi les causes, citons les lignes à haute tension, les éoliennes ou les antennes-relais. Une fois réunis, ces ingrédients provoquent un cocktail explosif fait de courants vagabonds, d’électricité statique et autres champs électromagnétiques.
Les conséquences sont dramatiques : décès de bêtes, refus des animaux de boire ou d’entrer dans la stabulation, baisse de la production et de la qualité du lait, infertilité, fausses couches, etc. Inutile de préciser que si les installations de production électriques sont mauvaises pour les bêtes, la santé humaine est aussi impactée.
En France, il a fallu du temps pour que l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire) s’intéresse au travail de Sioux Berger et envisage une étude. Faudra-t-il, dans le Val-de-Travers, être confronté aux premiers problèmes sanitaires pour que cette question essentielle soit prise en compte ? Une chose est certaine : dans les projets prévus ici, la question sanitaire est soigneusement passée sous silence.
Les Travers du Vent