Association Les Travers du Vent
Pour Martine Rebetez, la crise climatique offre une occasion pour réfléchir à notre société
Le public était nombreux à écouter Martine Rebetez, jeudi 20 février dernier. Dans un langage à la fois très accessible et solidement documenté, la climatologue a dressé un état de la situation et répondu aux interrogations des Vallonnières et des Vallonniers. En dépit du caractère grave de la situation, Martine Rebetez montre qu’il n’est pas trop tard pour agir et que la crise climatique présente une chance unique d’améliorer l’environnement dans son ensemble ainsi que le fonctionnement de notre société.
Professeure à l’Université de Neuchâtel et à l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL, l’invitée des Travers du Vent a clairement mis les points sur les i. Même si le climat a toujours varié au cours de l’histoire, il ne l’a jamais fait aussi brutalement que depuis les années 1970, sous l’effet des activités humaines. Les conséquences sont multiples. Nous avons tous en tête les images des catastrophes naturelles en série, des hivers sans neige et des glaciers qui fondent. La Suisse fait partie des régions de la planète très impactées.
Même en supprimant totalement les émissions de gaz à effet de serre, le climat ne retrouvera pas les températures d’il y a un siècle. Notre société doit donc s’adapter à ce phénomène pour en contenir les effets. Îlots de fraîcheur dans les villes, nouvelles essences pour nos forêts, gestion des catastrophes naturelles, tourisme, etc. Les domaines d’intervention sont nombreux.
Si l’adaptation est inéluctable, la réduction des émissions l’est tout autant. Là aussi, la climatologue suggère des mesures concrètes dans les domaines de la mobilité, de l’habitat ou encore de l’agriculture. La question énergétique a forcément occupé une place prépondérante dans la discussion. Martine Rebetez a souligné toute l’importance de réfléchir à l’absurdité de notre surconsommation énergétique. Concernant la production d’électricité, appelée à augmenter pour la décarbonation, la climatologue montre que le photovoltaïque, combiné à l’hydroélectrique, constitue la voie à suivre. Dans un pays extrêmement bâti, où la biodiversité est menacée et les espaces naturels et de détente sans cesse réduits, l’éolien industriel n’a guère de place, estime-t-elle. Le dialogue démocratique et le respect des populations proches des éoliennes sont indispensables.
Agir pour le climat, c’est aussi réfléchir à notre société et améliorer notre vie quotidienne. Si la situation est sérieuse, elle offre aussi une opportunité que chacune et chacun peut saisir.
Comm.