Lettres ouvertes
à quoi peut bien servir la 5G ?
Pantoufles connectées, chaussettes, slips, lunettes et casquettes ou encore aspirateurs et cafetières viennent compléter la liste infinie des objets dont la connexion est censée nous faciliter la vie. Et ne parlons pas de notre chat ou de nos plantes vertes, qui ne demandent qu’à être contrôlés par nos smartphones depuis le canapé.
Tout peut être connecté de nos jours. Si l’intérêt n’est de loin pas toujours évident et se rapproche plus du gadget que de l’indispensable, la publicité nous pousse à devenir dépendants de ces technologies pleines de promesses quant au remplissage de quelques tiroirs caisses, bien entendu connectés.
Mais qu’en est-il du temps consacré à procéder à des mises à jour, à résoudre les multiples « bugs » inévitables, à lire les notifications, à se protéger contre des attaques malveillantes. Et qu’en est-il des données personnelles qui seront récoltées (par exemple dans nos slips connectés) ?
En avons-nous vraiment envie ?
Mais soyons honnêtes, il peut tout de même exister quelques applications pratiques présentant un avantage incontestable pour l’utilisateur : le four connecté par exemple.
Ainsi si vous avez brûlé le rôti du dimanche, vous pourrez toujours dire à vos invités que votre four a été victime d’une cyberattaque !
Mais plus sérieusement, le déploiement accéléré de la 5G sans véritable débat démocratique, brûle les étapes. Qu’en est-il réellement de la nocivité de ces ondes émises à une fréquence plus élevée que celles de la 4G et de leurs effets sur la santé, sur la faune et la flore ?
D’autre part, on sait que les opérateurs brident systématiquement les anciennes technologies à chaque arrivée d’une nouvelle, créant de fait une obsolescence programmée des anciens téléphones pourtant encore fonctionnels. La 5G va exiger un renouvellement de certains portables mais aussi d’éléments importants de l’infrastructure réseau des entreprises et des industries.
Dans le contexte actuel d’urgence écologique, il paraît donc fondamental de s’interroger collectivement sur les effets de cette évolution technologique, sur notre société, sur nos usages. Les signataires de cette lettre proposent de mettre un frein à la promotion d’une technologie qui augmente la consommation d’énergie, épuise un peu plus les ressources, et dont l’innocuité n’est pas encore prouvée. Ils demandent au minimum de prendre le temps du débat démocratique et donc d’une information claire, complète et non biaisée, d’autant plus que l’utilité de cette technologie n’est ni urgente ni évidente ! Mieux vaut prévenir que guérir !
Jean-Daniel Blant,
Naomi Humbert, Heinz Salvisberg, Sergio Santiago,
Marie-France Vaucher et
Isabelle de Warenghien