Campagne zéro mégot, 2022 : c’est fini !
À peine entamée, voici que la « Campagne Zéro Mégot » menée par la Commune de Val-de-Travers prend déjà congé… jusquʼau printemps 2023. Initiée le 9 juin, bien médiatisée régionalement (Courrier du Val-de-Travers, RTN, ArcInfo, Canal Alpha), elle a consisté à placer dans le quartier de la gare de Fleurier une dizaine dʼaffiches et de cendriers devinettes en lien avec une page internet informant sur les impacts environnementaux des mégots.
Le but annoncé était de sensibiliser la population au fléau des mégots par une « action ludique ». Bien que réalisés dans des matériaux résistants permettant la répétition de lʼaction dans dʼautres quartiers et dʼautres villages, les affiches et les cendriers sont maintenant décrochés et remisés jusquʼau printemps. Le Conseil communal considère quʼil a ainsi évité que 3000 mégots ne se retrouvent « dans la nature ».
Depuis plus dʼune année, je ramasse bénévolement mégots et déchets divers dans le quartier de la gare, deux fois par semaine, sauf neige et pluie. Jʼai ainsi ramassé un peu plus de 50ʼ000 mégots. Pendant ces trois mois de campagne zéro mégot, jʼai continué mes ramassages et jʼaurais donc aussi ramassé les 3000 mégots sauvés par les cendriers devinettes si vraiment ils avaient été jetés par terre en lʼabsence de ces fameux cendriers…
On ne compte plus le nombre de villes de par le monde qui ont tenté sans succès dʼamener les gens à respecter lʼespace public et la nature et à ne pas les traiter comme une poubelle. Ce comportement est pourtant impoli, irrespectueux et toxique pour notre environnement. Il devrait être inacceptable comme le sont ceux dʼuriner, de déféquer, de cracher ou de se dénuder dans la rue. Il faut donc changer nos mentalités et cʼest lʼaffaire de toutes et de tous. Cʼest peut-être possible dans une localité à dimension humaine où les gens se connaissent.
Mon obstination à ramasser le littering dans le quartier de la gare nʼa pas pour but de ramasser le maximum de déchets. Il y a des endroits où il y en a beaucoup plus. Je cherche simplement à rendre visible ce problème, à déranger et interroger dans un quartier de passage important. Jʼinvite chacun et chacune à réfléchir à ce quʼil ou elle pourrait faire de son côté pour que cela change !
Isabelle de Warenghien,
Les Bayards