Lettres ouvertes
Merles, éoliennes et littering
Il n’échappe à personne que depuis quelques jours les joyeuses vocalises du merle annoncent les prémices du printemps. En effet, bien avant le lever du jour, ce merveilleux oiseau donne de la voix pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Cette nature spécialement généreuse au Val-de-Travers, source de bien-être et de ressourcement, est l’un des moyens d’échapper à la noirceur de notre époque Covid. S’oxygéner le long de nos sentiers forestiers, longer nos crêtes, observer la faune sauvage contribuent à la sérénité de nos esprits.
Cette belle nature, encore faut-il la respecter !
L’industrialisation imminente de nos crêtes jurassiennes par la construction de nombreuses éoliennes géantes et, de ce fait, l’abandon programmé de plusieurs centaines de tonnes de béton armé enfoui à tout jamais dans le sol (même une fois les éoliennes démontées) est pour moi un mode de littering non visible (abandon de déchets dans la nature). Est-il plus acceptable que le littering visible ?
Grandiose est le spectacle que le bord de la route menant de Fleurier à la Montagnette nous offre ces temps. Cette zone est jonchée de déchets, bouteilles de bière, paquets de cigarettes, canettes en aluminium et j’en passe. Qui sont ces « drôles de cocos » à la mentalité douteuse capables de tels actes ?
Qu’ont-ils contre notre belle nature ? Perte de valeurs ? Problème d’éducation ? Individualisme ? Je n’ai pas les réponses.
En ce qui concerne les déchets visibles, il ne me semble pas compliqué de prendre sur le fait les auteurs et a minima de les leur faire ramasser.
Il serait regrettable que le merle, échappant miraculeusement aux pales des éoliennes, se coupe une patte sur un débris de verre…
Thierry Ray, Fleurier