Nouveauté n’est pas synonyme de progrès
Ayant habité durant de nombreuses années à Buttes, y ayant fait mes jeunes classes et ayant été membre du législatif de cette ex-commune durant six ans, je me permets de rendre attentifs les Butterans et Butteranes quant au dossier suivant : l’installation d’une antenne de communication mobile dans leur village.
Ce qui me heurte avant tout, c’est l’absence totale d’information officielle à ce sujet, alors même que les autorités de Val-de-Travers se sont fait moucher pour la même raison sur un autre dossier récent, à savoir la vente du domaine de Longeaigue ! Je croyais naïvement qu’en politique comme ailleurs on était censé apprendre de ses fautes : j’ai dû me tromper… De mon point de vue, le droit à l’information envers les citoyens est une notion indissociable de toute démocratie qui se respecte.
Ensuite, il faut noter la présence au village même de trois personnages de premier plan, à savoir deux conseillers communaux et le chancelier, d’où ma perplexité quant à leur discrétion sur l’implantation d’une antenne supplémentaire sous le nez de leurs administrés. Enfin, la période choisie pour glisser le dossier, soit en pleines vacances, me fait songer à du volontariat, dans l’espoir que personne ne remarque le dossier… et surtout pas le délai d’opposition qui y est lié (nb : 25 août 2021, soit demain…) !
Les « qualités naturelles » que l’on prête à notre Vallon devraient-elles céder le pas devant les technologies, toujours plus rapides et nouvelles, jusqu’à l’écœurement ? Nouveauté n’est pas synonyme de progrès, cela se saurait. Le monstre de 30 mètres de haut se trouve prévu à deux pas de l’Auberge des Fées, soit en pleine zone touristique, et à un jet de pierre de la zone d’amusement des enfants : or, il n’y a pas grand recul au niveau de l’impact sanitaire des ondes relatives à la 3G, 4G, 5G (et au-delà ?) sur les capacités cérébrales humaines et animales en particulier, et la santé en général… Cela me fait furieusement penser à la tristement célèbre amiante et à son cortège de malades durement frappés, ainsi qu’à l’alignement de cercueils qui a suivi l’ignorance puis la dissimulation des redoutables effets de la volatilité des fibres de cette substance.
Il me paraît donc impératif de s’opposer à ce projet d’antenne, ne serait-ce que pour obtenir les explications tenants et aboutissants indispensables à la bonne compréhension de ce dossier pour pouvoir, en toute connaissance de cause, approuver ou refuser ce projet jusque-là bien trop discret, sans perdre de vue deux éléments fondamentaux de réflexion : n’y a-t-il pas un meilleur endroit pour implanter cette structure mais, surtout, en avons-nous réellement besoin ?
Je terminerai en citant Gandhi :
Si la machine (ou la technologie…) t’est utile, prends-en grand soin. Mais si elle t’est indispensable, alors prends-la et jette-la le plus loin possible, avant qu’elle ne te happe et ne te broie dans ses rouages.
Sylvain Moser, Les Verrières