Môtiers, février 2011

Depuis quelques années, je mʼinquiète pour le repeuplement de nos cours dʼeau. Les pisciculteurs changent et la façon de maintenir la population de truites aussi ! Cʼest très dommage car le but premier de la pisciculture cʼest de maintenir des poissons dans tous nos cours dʼeau.

Quand je consulte la liste des cours dʼeau où des alevins ou truitelles étaient mis, je vois quʼon en est bien loin maintenant.

Record ces dernières années à Môtiers avec 40 kg dʼœufs alors quʼon en faisait plus de 100 kg en 1999.

La truite fario de rivière manque dans la Basse-Areuse et commence à manquer dans les gorges. Pas de nouvelles pour le repeuplement des ruisseaux de la Béroche et du Val-de-Ruz. On a lʼair dʼavoir oublié que la pisciculture de Môtiers doit remplacer celle qui était à Boudry qui elle, faisait au minimum 30 kg dʼœufs de fario rivière.

Les affluents de lʼAreuse, surtout le Bied de Môtiers et le Fleurier, sont devenus très pauvres en jeunes poissons alors que cʼétait des pépinières pour lʼAreuse. Je suis monté dernièrement le Fleurier et je nʼai pas vu un poisson jusquʼau pont de la rue du Sapin au milieu du village.

On a eu la chance de se faire payer une Rolls Royce en matière de pisciculture et elle est utilisée comme une Topolino.

Cʼest bien dommage et je vois le jour arriver où on nous dira que : pour ce qui est produit cela ne vaut pas la peine que lʼétat en paye le fonctionnement et lʼentretien.

Et maintenant…

Les tonnes de gravier en provenance du Buttes et du Bied de Môtiers où les pièges nʼont plus été vidés depuis plus de 15 ans. Ce qui a pour effet de rehausser le lit de la rivière et de neutraliser les caches à poissons créées le long de ces canaux. Les enrochements mis lʼan dernier vont, comme les autres mis précédemment, être enlisés par ce gravier qui par son roulement empêche les herbiers de se former le long du canal. Au sujet des 6 truites par jour, ce pêcheur fait penser aux citoyens que ce sont les pêcheurs qui ont vidé la rivière. Et lʼalevinage a encore diminué ? Merci aux responsables…

Jean-François Wyss,
ex-pisciculteur, Môtiers