À tel point que le caracal des forêts que je suis parvient fréquemment à s’approcher au plus près de vos vies, sans même que vous ne le sachiez. Un jour, un homme est assis sur un banc en train de lire la chronique de la page une. Je passe à 50 centimètres de lui et il est à mille lieues de s’imaginer que le Lynx est en train de le frôler au même moment.

Une autre fois, une femme explique à sa copine le sujet traité dans la chronique du jour. Elle en dit du bien ! Tout en saisissant son repas du soir, le Lynx la contourne en lui souriant à pleins crocs. Des expériences de « vie sous pseudo » que l’étrangère d’Art en plein air a sans doute aussi pu vivre ces trois derniers mois.

Arrivée seule, cette femme a habité à la rue Rousseau dans le cadre de l’exposition et avait pour rôle d’interagir avec les visiteurs. Elle devait maintenir son identité secrète tout en pouvant participer à la vie du Vallon en parallèle. Elle est repartie dimanche au petit matin. Le Lynx la croisait parfois en forêt et la sait attristée par ce départ. Je lui souhaite bonne route sur le nouveau sentier qu’elle a emprunté.

Le Lynx