C’est bel et bien là que je veux en venir. Aujourd’hui, tout est calculé, analysé et décrypté. Ainsi, en poussant à peine le trait, m’aurait-on demandé pourquoi ai-je utilisé un nom d’oiseau à consonance masculine si j’avais titré « aigle noir ». Tout comme on aurait pointé du doigt la couleur de ma blanche colombe dans le cas inverse. Et on peut continuer ainsi à l’infini. à juste titre ?

Pas vraiment. Même si, à l’heure de fêter les 50 ans du droit de vote des femmes dans notre pays et à la vue de l’émoi suscité récemment par une famille ukrainienne menacée d’expulsion du côté de Noiraigue, il ne convient absolument pas de remettre en cause ces combats. Mais encore faudrait-il ne pas se tromper de combat, justement. S’interroger sur le sexe, la couleur ou l’orientation sexuelle d’une personne avant même de se pencher sur la cohérence de son discours, sa légitimité ou ses capacités frôle violemment l’absurde. On peut même dire que ce genre de considérations est contre-productif. Si l’arc-en-ciel peut briller, c’est grâce aux couleurs qui ne se repoussent pas. Agir ensemble et non contre l’autre, c’est à ce prix que la colombe pourra redevenir blanche… et les titres moins « mal fichus ».

Le Lynx