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Retrouver le bon goût de la nuance
À force de décrire le monde comme la bien-pensance voudrait qu’il soit, et non comme il est réellement, la société a perdu tout sens et tout goût de la nuance. Peut-être ne l’a-t-elle jamais eu d’ailleurs. La pensée unique de la minorité agissante s’est répandue comme de la crasse dans un moteur.
Et pourtant ! Non, dire que la journée de la femme est ridicule n’est pas machiste et n’empêche pas de défendre certaines de ses revendications légitimes. Non, dire que l’immigration doit être contrôlée n’est pas raciste et vise au contraire à intégrer dans de bonnes conditions les étrangers déjà présents sur notre sol.
Non, dire que les riches se goinfrent toujours plus au détriment des plus fragiles n’est pas « démago » mais c’est une réalité cavalante. Seulement, c’est plus facile de rêvasser comme la bien-pensance et d’ignorer la réalité des nuances. C’est facile de dire qu’il faut immédiatement intégrer l’Ukraine à l’UE par exemple. C’est même trop facile !
Ça l’est moins d’analyser la situation pour comprendre que sa faible économie et sa corruption sont incompatibles avec l’UE. C’est plus facile aussi de réfléchir sous forme de « doit-on » plutôt que de « peut-on et avec quelles conséquences ». Mais comme les conséquences négatives concernent la majorité silencieuse, la minorité agissante ne s’en soucie pas. Et si cette minorité goûtait aussi aux nuances de temps en temps.
Le Lynx