Loi sur la reconnaissance des communautés religieuses
Pour le respect d’une stricte laïcité à visage humain, nous voterons NON !
À lire certains argumentaires, nous pouvons avoir l’impression que le débat oppose les tenants du repli sur soi aux relents xénophobes et les adeptes d’un angélisme désincarné de la réalité du monde. Il existe cependant une autre voie. Celle des défenseurs d’une laïcité à visage humain qui n’a rien à voir avec les visions extrêmes des communautarismes de tous bords. Pour preuve, le fait que, tant à gauche qu’à droite, on trouve des partisans et des opposants à la loi soumise au peuple le 26 septembre prochain.
La mise en œuvre de la Constitution cantonale approuvée en 2001 détermine l’existence de cette loi qui obéit à une « reconnaissance de l’intérêt public d’autres communautés religieuses autres que les trois églises reconnues aujourd’hui » et qui en précise le cadre, les critères et les effets. C’est là que le bât blesse. Cette mise en œuvre s’avérerait en effet contraire au fondement laïque de notre société sur un point au moins : elle permettrait aux imams, rabbins et autres prédicateurs de venir prêcher en terres scolaires. Ne serait-ce que pour cette seule et unique raison, nous refuserions cette loi !
Au surplus, ne jugez-vous pas bien paradoxal le fait de voter en faveur du mariage pour tous et, en même temps, d’accepter la perspective de voir des imams prônant la charia dans nos salles de classe et des représentants de communautés évangélistes y tenir des propos homophobes ?
Non, nous n’avons pas peur des autres ! Nous avons peur pour les nôtres… Et les images des attentats du 11 septembre et celles des talibans de retour au pouvoir en Afghanistan qui saturent actuellement l’espace médiatique ne peuvent que nous inquiéter pour l’avenir de nos enfants ! Dès lors, oui à l’ouverture à d’autres communautés religieuses, mais non à cette loi qui ne définit pas un cadre à même de garantir les valeurs humanistes et universelles que nous défendons.
Claude-Alain Kleiner, Môtiers