Lolita Mehmeti
Une Vallonnière prise en flag !
On prend le pari de vous donner cinq informations que vous ignorez en sept lignes. Savez-vous qu’il existe un sport appelé flag football ? Savez-vous qu’il deviendra discipline olympique dans quatre ans ? Savez-vous qu’un des deux seuls clubs romands existe à Neuchâtel et qu’une Vallonnière fait partie de l’effectif ? Savez-vous qu’elle vient d’être sélectionnée pour la première fois en équipe nationale lors d’un tournoi en Allemagne ? Non, vous ne le savez pas ? Alors on vous présente Lolita Mehmeti, prise en « flag » à son retour en Suisse.
Le flag football est un dérivé du foot américain. C’est une sorte de variante sans contact volontaire. « À la base, c’était une façon de former les jeunes joueurs au foot américain. Puis, son essor en a fait une discipline à part entière », glisse Lolita Mehmeti (23 ans depuis le 29 juin). Pour arrêter une attaque, l’adversaire n’a pas le droit de vous foncer dedans mais il peut vous tirer l’une des deux bandes de tissu qui pendent à votre ceinture. Ces rubans sont appelés « flag ». Voilà d’où vient ce nom un peu étrange.
Une belle part de tactique
« Ce que j’aime dans ce sport, c’est autant la partie tactique que la partie sportive. Il faut savoir être malin tout en élaborant les bonnes stratégies offensives. » Dans cet univers, le maître du jeu s’appelle le « quarterback ». C’est lui qui envoie la balle en profondeur à ses 4 coéquipières. Elles ont quatre tentatives pour franchir le milieu de terrain et quatre nouveaux essais pour atteindre l’autre bout du terrain afin de marquer un point. « L’équipe adverse fait évidemment tout pour nous freiner en retirant nos flags. » Il n’y a pas plus simple comme règle. Aucun équipement de protection n’est nécessaire et le jeu se développe à 5 contre 5 sur une surface un peu plus petite qu’un terrain de foot.
Deux sœurs sous le même maillot
« C’est vrai que le flag est très accessible. Mais encore faut-il le connaître. » Son manque de popularité est le principal défi auquel il doit faire face aujourd’hui. Lolita Mehmeti est entrée dans ce sport sans le voir venir. « J’ai accompagné mon copain à son entraînement de foot américain et j’ai découvert qu’il y avait une équipe féminine de flag football à Neuchâtel (les Knights). C’était il y a deux ans. » Depuis, elle a réussi à attirer sa petite sœur Amantina (18 ans) sous le même maillot. « Elle a commencé en septembre 2023 et je suis fière de ses progrès », couve Lolita. Avec Genève, Neuchâtel est l’un des seuls clubs romands de flag.
Les JO : un accélérateur de développement
Le championnat féminin compte également quatre formations alémaniques et une escouade tessinoise. Et les choses pourraient bien s’emballer ces prochaines années. Le flag deviendra une discipline olympique dès 2028, lors des Jeux de Los Angeles.
De quoi agir comme un accélérateur de développement. « Nous sentons une vraie bonne énergie dans notre sport. Tout le monde tire à la même corde pour le faire évoluer dans le bon sens. Les structures se renforcent tant dans les clubs qu’en équipe de Suisse. » La jeune femme sait de quoi elle parle. Elle vient de fêter sa première sélection sous le drapeau national lors d’un tournoi en Allemagne. Si la Suisse est suffisamment bien placée au classement mondial d’ici à 2028, on pourrait peut-être bien avoir deux Vallonnières « prises en flag olympique » à Los Angeles.
Kevin Vaucher