L’Union Saint-Sulpice
Noël commence en fanfare!
Bon d’accord, le jeu de mots du titre est un peu facile. Mais comment aurais-je pu résumer en quatre mots tout ce qui s’est déroulé dimanche, à la halle de gym de Saint-Sulpice ? La 18e fenêtre (disons plutôt porte-fenêtre) de l’Avent a été révélée, l’Union Saint-Sulpice a joué durant une petite heure, le conteur Michael Jaton a raconté des histoires, le Père Noël s’est invité sur scène et tout ça en apprenant à l’entracte que la France avait égalisé contre l’Argentine en finale de la Coupe du monde. Ça fait beaucoup, n’est-ce pas ?
Est-ce le milliard de personnes qui regardaient le foot, ou la soixantaine de Vallonniers qui ont assisté au concert de l’Union Saint-Sulpice, qui ont eu raison ? Il y a match ! D’autant qu’il a été possible de suivre le dénouement de la finale aux tirs au but après avoir assisté au concert. Dans la petite salle de gym de Saint-Sulpice, ils étaient seize sur scène. Seize membres de la fanfare auxquels il faut ajouter le directeur Valentin Perrenoud, le conteur et le Père Noël, venu assister à la deuxième partie des « hymnes musicaux » de l’Union.
Au temps des Vikings
Parmi ceux-ci, « Le bal des champignons » était agrémenté de contes égrainés par Michael Jaton. Une idée sympa ! « The return of the Vikings » a aussi constitué un joli moment de la représentation. Engageant, presque envoûtant. « La musique est apaisante. Je me souviens d’une saxophoniste qui arrivait aux répétitions tendue et qui repartait avec un grand sourire », raconte Rose-Marie Cochand. Cette éclatante septuagénaire est l’une des âmes de la fanfare de Saint-Sulpice. L’Union a fêté ses 135 ans de création cette année et elle en fait partie depuis 35 ans. Son mari en est le doyen avec ses 77 fringants printemps.
Quand fanfare et Pilates font « foyer commun »
« Vous savez ce qui est bien quand on joue d’un instrument ? » Euh, je sèche un peu là. « C’est que vous mobilisez des neurones qui ne sont jamais utilisés le reste du temps. » Sa voisine, Jeannine Jeanneret, acquiesce de la tête. « En musique, on progresse très vite, c’est l’un des autres côtés plaisants de faire de la fanfare. On fait des camps musicaux ensemble et on s’imprègne des collègues pour s’améliorer. » Ceux de Saint-Sulpice se retrouvent tous les mardis soir dans l’abri PC qui jouxte la salle de gym. « C’est insonorisé mais il y a un léger jour sous la porte. » Les dames du Pilates, qui s’entraînent au même moment dans la salle de gym, profitent donc certainement des vibrations sonores qui s’en échappent. Veinardes !
Rapprochement sans suite avec Fleurier
Ce que l’Union essaie de retenir, en revanche, ce sont ses membres. Si un jeune de 20 ans tient le trombone, la relève est loin d’être assurée. « On est seize sur scène ce soir mais ça se pousse pas à la porte pour intégrer la fanfare », souffle Rose-Marie Cochand. Ce constat ne s’applique pas seulement à Saint-Sulpice, il est largement répandu. Pour rassembler les forces, un rapprochement avait été entamé avec l’Union instrumentale de Fleurier en 2015 mais sans résultat. Les musiciens des deux villages avaient repris leur indépendance trois ans plus tard. Chacun ayant des habitudes et des façons de fonctionner différentes.
18 h : l’homme en rouge fait son entrée sur scène
La participation commune à la Fête fédérale de 2016 restera donc bien seule sur l’étagère des souvenirs. Cette année, l’Union instrumentale de Fleurier a participé au Noël de la Fleurisia alors que l’Union de Saint-Sulpice a organisé sa propre soirée. Une soirée qui a été chamboulée par l’arrivée intempestive du Père Noël sur scène ; l’homme en rouge a débarqué à Saint-Sulpice sur le coup des 18 heures. En fin de concert, son sac chargé de cadeaux a permis de clôturer la soirée sur une belle note. Une de plus !
Kevin Vaucher