Lettres ouvertes
Mais qui donc peut bien m’écrire de… ?
En quelques mois, c’est la 2e fois que je reçois un tel courrier, une enveloppe manuscrite à mon nom et adresse. Curieuse de savoir qui m’aime, je l’ouvre.
À l’intérieur, un mot manuscrit lui aussi, un peu à l’ancienne. Damned, un courrier du Ciel, du Tout Puissant… ou presque ! à moi, la mécréante, l’agnostique et l’âme perdue.
Évidemment, je respecte les religions. Toutes ! Elles sont depuis la nuit des temps les piliers de nos frères humains, dès l’aube des premières civilisations.
L’Art sacré : prestige de l’Égypte ancienne, sublimes abbayes cisterciennes, temps des cathédrales, raffinement de l’Alhambra ; beauté d’un stabat mater, d’un gloria, d’un requiem ; clair-obscur baroques d’un La Tour, d’un Caravage, vitraux de Soulage à Conques, que sais-je encore ? Je kiffe !
Mais, après la bonne nouvelle aux États-Unis et les élections tant espérées de Joe et Kemala, que l’on ne vienne pas me prédire un nouvel élu : Le Jésus, Le Chef du Royaume céleste, le Chef de nous !
Je pourrais me sentir agressée, influencée par des courants négationnistes, complotistes créationnistes. Même « pô » !
Par contre je réagis contre les Écritures par l’écriture. Oh juste quelques mots d’une lettre ouverte dans mon hebdomadaire préféré.
Mon art épistolaire, s’il est publié, m’évitera même l’affranchissement en courrier B. (Dieu… les caisses du Seigneur participent, elles aussi, au frein à l’endettement.)
Alors je demande instamment aux fans de lumières mystiques, d’arrêter de m’envoyer ce genre de courrier postal ou de frapper à ma porte dès la pandémie disparue.
De toute façon, je suis contre la mondialisation et vous vantez un gouvernement mondial. De toute façon, je suis antiroyaliste, et vous le prédisez, dirigé par le roi Jésus.
Quant au royaume céleste, merci, je préfère admirer les étoiles un soir de pleine lune. Heureux les simples d’esprit, car il leur sera promis le Royaume des Cieux ?
Je veux bien être la simple d’esprit, mais désolée, je préfère dans mon Vallon profiter de mon coin de jardin, que d’investir dans un nuage.
Je vous laisse à vos utopies, je ne vous impose pas les miennes. Et nul besoin de vous rendre sur mon « site.conne » pour de plus amples informations, comme vous m’invitez à le faire sur le vôtre.
Pourtant, polie je conclus… comme vous, meilleures salutations plutôt que, Dieu vous bénisse.
Anouk Landry, Fleurier