Du bon côté du seuil
Stable depuis trois ans, le marché immobilier neuchâtelois présente toujours un taux de vacance des logements supérieur au seuil de pénurie au 1er juin 2021. Au niveau cantonal, il est de 2.36% et au Val-de-Travers il est de 1.74%, soit pas loin du seuil de pénurie fixé à 1.5%. Un seuil qui n’a plus été franchi depuis 2018 au Vallon. Les prix ont quant à eux augmenté, sauf pour les 3 et les 4 pièces.
Toutes ces conclusions ne sortent pas de mon chapeau – ou de ma casquette – mais de l’enquête annuelle sur les logements vacants effectuée par le service cantonal de statistique. Ainsi, on apprend par exemple que le nombre d’appartements disponibles est passé à 2289 sur le territoire cantonal en 2021. C’est 23 de plus qu’une année plus tôt. Au Val-de-Travers, ce chiffre a aussi subi un léger bond (de 112 à 123 logements vacants).
Val-de-Travers mieux loti que Val-de-Ruz
Autre chiffre intéressant, on dénombrait 97’193 appartements dans le canton de Neuchâtel au 1er janvier 2021 (dont environ 7000 dans notre région). Le taux de vacance a augmenté partout sauf au Val-de-Ruz qui connaît une situation de pénurie pour la deuxième année d’affilée.
Lorsqu’on décrypte toutes les données, on s’aperçoit vite que c’est La Chaux-de-Fonds (4.22%) et Le Locle (5.02%) qui gonflent la moyenne cantonale de 2.36%. En réalité, la situation est toujours relativement tendue sur le Littoral (1.53%) et à Val-de-Travers (1.74%). Au Vallon, c’est tout de même un peu mieux qu’une année avant où le taux flirtait avec le seuil critique de 1.5%.
Les 3 et les 4 pièces, le bon filon actuel
On peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres, dit l’adage. Il convient donc de se méfier des chiffres cantonaux rendus plus « confortables » par un marché de l’immobilier bien plus serein dans les Montagnes que dans le reste du territoire neuchâtelois. Niveau méfiance, c’est encore plus vrai lorsque l’on sait que le Val-de-Travers a connu une longue période de pénurie (plus de dix ans) jusqu’en 2018. Chat… de gouttières échaudé craint l’eau froide.
En revanche, un point qui souffre d’aucune discussion concerne les loyers. Pas de jaloux, ils ont augmenté partout et pour tout le monde. Excepté pour les appartements de trois et de quatre pièces qui constituent 70% des logements vacants à Val-de-Travers. Ceci explique donc cela. Dans ce contexte de stabilisation du taux de vacance – tout en restant à un palier de porte du seuil de pénurie –, la construction future de 56 appartements à la rue des Petits-Clos de Fleurier est donc une bonne nouvelle. Il y en aura probablement d’autres ces prochains mois. Du moins, il faut l’espérer pour rester du bon côté du seuil.
Kevin Vaucher