Moi, c’est Paul, j’ai 16 ans…
Je suis né en Espagne, d’une mère équatorienne et d’un père dominicain. J’ai eu un parcours de vie un peu mouvementé. Ma famille a beaucoup déménagé et j’ai forcément suivi le mouvement. J’ai fait un bref premier passage à La Côte-aux-Fées chez ma tante avant de repartir. Puis, je suis revenu au Val-de-Travers il y a trois ans. Je suis en onzième année et je sais exactement ce que je veux faire de ma vie : aider les enfants d’ici et d’ailleurs et agir pour la protection de l’enfance. Si je vous raconte mon histoire, en la confiant à la plume de Kevin Vaucher, c’est qu’on me dit que je peux servir d’exemple à d’autres jeunes. Je ne suis pas un exemple, juste un battant. Moi, c’est Paul et j’ai 16 ans.
Oui, j’ai 16 ans. Et pourtant, j’ai l’impression de savoir exactement ce que la vie attend de moi. Je suis encore à l’école. J’aime le sport et les maths car j’aime bouger et résoudre des problèmes. Mais ce n’est pas dans ces domaines que je veux travailler plus tard. Enfin, plus tard, ce sera peut-être plus vite que ça. Peut-être bien que je vais pouvoir commencer un apprentissage d’assistant socio-éducatif à Couvet dans peu de temps. Je croise les doigts pour que ça marche.
J’aime veiller sur les jeunes
C’est très important pour moi car ce serait un premier pas dans le monde qui m’intéresse. Celui qui consiste à aider les autres. Je ne vous ai pas dit mais j’ai deux petits frères. Ils ont huit et deux ans. J’aime veiller sur eux et j’aime, plus largement, veiller sur les enfants. Je préfère vraiment être avec eux pour les aider que passer mon temps derrière un ordinateur. D’ailleurs, j’entraîne les jeunes basketteurs de Fleurier une fois par semaine et j’adore ça. Le sport est une façon de mettre tout le monde sur un même pied d’égalité. Ceux qui travaillent finissent toujours par être récompensés. Il n’y a aucune injustice à ce niveau-là.
Des occupations normales, des préoccupations à part
Les injustices, je n’aime pas ça. Surtout quand elles touchent les jeunes. Hélas, certains ne sont pas nés dans les « bons pays » ou dans les « bonnes familles » et ils en souffrent. J’aimerais les aider. C’est pour ces raisons que j’aimerais œuvrer dans la protection de l’enfance. Que ce soit au parascolaire de Couvet ou plus loin. En Amérique latine et en Afrique par exemple. Je parle espagnol et j’aimerais pouvoir faire évoluer les mentalités face aux droits de l’enfant dans différents endroits du monde. Mais oui, je sais aussi que je dois me former avant d’y penser. Pour le moment, je suis content d’être au Val-de-Travers. C’est ma maison ici, je m’y sens bien. J’ai des occupations tout à fait normales pour un jeune de 16 ans mais je sais que mes préoccupations ne sont pas celles de ma génération.
Avec le soutien de ma prof Pauline Landry
Je suis quelqu’un de travailleur. C’est ce que m’a souvent dit mon ancienne prof de français Pauline Landry. Elle m’a beaucoup aidé à prendre confiance en moi. Je sais que je suis capable de devenir celui que je rêve d’être. Cela prendra peut-être du temps, beaucoup de temps, mais j’y arriverai. Elle m’a appris à ne pas lâcher. Je ne lâche pas. C’est comme ça que j’ai réussi à apprendre le français. Plus jeune, j’avais un groupe d’amis avec qui je communiquais uniquement en espagnol. J’avais donc de grosses lacunes à combler. J’ai tout appris ici, grâce à ma prof et à mon engagement. Encore aujourd’hui, elle est impressionnée par mes progrès rapides, ma curisosité et mon envie irrépressible de comprendre le monde qui m’entoure.
Porte-parole de la jeunesse
Cette envie de m’en sortir à tout prix, c’est en partie à elle que je la doits. Et je la remercie sincèrement de m’avoir aidé dans énormément de domaines de ma vie. Demain, j’aimerais à mon tour pouvoir venir en aide à ceux qui en ont besoin. Je pense que ma force est d’avoir compris rapidement ce à quoi je suis destiné. Je sais que c’est maintenant que je dois prendre les bonnes décisions. Et si je ne dois pas voir mes amis durant des mois pour y arriver, je suis prêt à faire ce sacrifice. Je ne suis pas quelqu’un qui aime faire de longs discours mais j’ai malgré tout réussi à le faire aujourd’hui. Je l’ai aussi fait lors de la dernière fête de la fusion des communes, le 24 février. J’ai l’honneur d’être le porte-parole de la jeunesse vallonnière en tant que président des délégués de l’école.
Lui, c’est Paul, il a 16 ans. L’âge d’avoir un petit boulot. Mais lui, c’est le monde qu’il souhaite retravailler.
Paul Garcia Valdez –
Kevin Vaucher