Môtiers
Des arbres abattus en cascade !
Il y a six mois, nous tirions un constat plus qu’alarmant dans un « Carnet de missions » consacré aux ravages des bostryches dans nos forêts. Mauvaise nouvelle, les températures printanières ont réveillé l’armée de coléoptères et les arbres continuent à tomber. Depuis deux mois, c’est la zone près de la cascade de Môtiers qui a concentré les forces des services forestiers.
« En dessous de 15 degrés, les bostryches typographes sont en sommeil. Mais dès que cette barre est dépassée, comme ces derniers jours, ils reprennent malheureusement du service dans nos forêts », déploie Claude-André Montandon. Le responsable communal des gardes forestiers résume à merveille la situation en une phrase : « Nous sommes les pompiers de la forêt et on va là où ça brûle. » Au Vallon, plusieurs villages font face aux attaques de ces petites bêtes envahissantes.
Les épicéas virent à l’orange : mauvais signe !
À Môtiers, la situation est particulièrement tendue. « En août 2024, j’avais eu la mauvaise surprise de voir les aiguilles des épicéas virer à l’orange lors de ma rentrée de vacances. Un peu comme s’il y avait un incendie. » Un incendie couvait bel et bien puisque c’était une attaque en règle des fameux bostryches. Résultat : « Plus de 150 arbres abattus et évacués juste au-dessus du réservoir du village. » Les soigneurs de la forêt tentent tant bien que mal de purger le problème mais il s’étend inexorablement. « Il y a eu des foyers dans le prolongement du château et près de la cascade. » Près de cette source d’eau touristique, la situation doit faire l’objet d’un contrôle particulier.
40 rotations de 900 kilos de bois par hélicoptère
« C’est un endroit très fréquenté que nous surveillons depuis 3 ans. Une fois attaqué, un épicéa n’est pas un danger immédiat mais il peut le devenir », éclaire Claude-André Montandon. En effet, lorsqu’il est très asséché, l’arbre finit par tomber. « Il était donc important de sécuriser cette zone, aussi en prévision d’Art Môtiers qui aura lieu en 2026. » Une centaine d’épicéas ont ainsi été sortis de la forêt, mobilisant notamment un hélicoptère. « L’engin a effectué 40 rotations en emportant 900 kilos de bois à chaque fois. » Des spécialistes du travail aérien sont également intervenus en rappel dans les falaises. Coût de l’opération : 20’000 francs. Voilà qui explique l’état actuel des sentiers de la cascade qui sont ouverts mais dont le nettoyage s’étendra jusqu’au mois de mai. Par ailleurs, « quelques arbres ont volontairement été laissés au sol, notamment pour servir de remparts aux chutes de pierres. » Et vous, ouvrez l’œil pour éviter la chute…
Kevin Vaucher