Les vétérans les plus jeunes de Suisse?

Quand on parle de secrets enfouis, il faut préciser que celui du HC Môtiers n’était pas enfoui très profondément dans le sablier du temps. « L’équipe a été créée lors de la saison 2011/2012. Ce sont des parents, de jeunes joueurs de hockey, qui ont eu cette idée de porter, eux aussi, l’équipement. Ce sont trois amis qui ont donné la première impulsion. Il y avait Arnaud Walther, Vincent Grize et mon papa Nicolas », rapporte l’actuel président de 20 ans, Corey Monnet.

Les anciens attirent les jeunes puis se retirent

Au début, il n’y avait donc que des vétérans purs et durs. Précisons, qu’au hockey sur glace, on est considéré comme vétéran dès qu’on atteint la barre des 30 ans. Eh oui ! Puis, il y a trois à quatre ans, des plus jeunes sont arrivés au club pour lui donner un second souffle. « Une fois qu’on avait été bien intégrés et que la relève était en place, plusieurs anciens se sont retirés. » De fait, le HC Môtiers est sans doute devenu l’équipe de vétérans la plus jeune du pays. Parmi les dix-sept membres, une bonne poignée a une vingtaine d’années.

Trop jeunes pour certains tournois vétérans

Ces mouvements d’effectifs ne sont d’ailleurs pas passés inaperçus et le club se voit refuser l’entrée à certains tournois. « Plusieurs compétitions, comme le Trophée Pierre Kobler, n’autorise qu’un à deux joueurs de moins de trente ans par équipe. On peut le comprendre, ce n’est pas un problème. Nous, on joue principalement pour le plaisir avec  des Vallonniers de tous âges et vraiment de tous niveaux. On organise nous-mêmes quelques matches aller-retour avec d’autres équipes de vétérans », expose Loïc Vaucher (39 ans). Le caissier du club occupe un poste stratégique pour une petite structure comme celle du HC Môtiers. « Je n’ai qu’une facture à payer par saison. Mais si je ne la paie pas, on ne peut pas jouer. »

À défaut de loges, ils ouvrent le vestiaire aux sponsors

Et pour cause ! Cette facture est celle des frais de glace, qui se montent à 345 francs, à chaque match à domicile (1 h 30 de jeu). « Les cotisations des joueurs sont de 180 francs par an. On peut donc tout juste payer cette facture pour continuer à jouer. »
Ce qui pousse le comité à chercher de nouvelles sources de financement. Certaines sont plutôt osées puisqu’elles visent à mettre des sponsors sur les patins. « Comme on ne peut pas proposer une
fondue en loge à nos sponsors potentiels, on se la joue différemment. En contrepartie, on va ouvrir notre vestiaire à nos sponsors  en leur proposant de venir jouer un ou deux matches avec nous, durant la saison. »

Des coyotes sur le maillot

De quoi faire d’une pierre deux coups. « Si le sponsor croche et qu’il veut définitivement porter notre maillot, ce sera tout bénéf pour tout le monde » , philosophe « le Coyote » Loïc Vaucher. Sur leur maillot justement, les Môtisans arborent non seulement les armoiries de Môtiers mais aussi des coyotes. Pourquoi ce choix plutôt dépaysant ? « ça, on ne peut pas vous le dire. Peut-être que c’est parce que les Chats étaient déjà pris par le CP Fleurier », se marrent les deux hommes.  Les adversaires des Coyotes se nomment HC Gabou (Neuchâtel), Dahu Lausanne ou encore Gorgier et Les Brenets. Pour l’organisation des matches, tout est « fait main » à 100%. « On joue deux fois trente minutes ou deux fois 45 minutes. Et si on a un peu de chance, on a même un arbitre. » De vrais seigneurs, ces jeunes seniors !

Kevin Vaucher