Nouvel horaire de bus
TransN répond aux critiques
Pour faire suite à notre article du 22 août intitulé « Le no man’s land du Haut-Vallon », TransN a accepté de prendre la parole pour la première fois quant au nouvel horaire 2025. Celui-ci prévoit de lourdes suppressions de courses sur la ligne 590, reliant Couvet à Pontarlier. La société des transports publics neuchâtelois ne nie pas les potentiels désagréments pour les usagers mais insiste sur la question du financement de l’offre qui revient au Canton et à la Confédération. Voilà le nœud du problème.
Plus aucune liaison entre le Val-de-Travers et Pontarlier le week-end, passage de huit à trois courses en semaine et dernier bus en direction des Verrières à 19 h 24 : TransN a taillé dans le vif au moment d’établir l’horaire 2025 qui entrera en vigueur en décembre 2024. Forcément, cela a fait réagir. Une pétition a été lancée pour interpeller les autorités. Elle sera déposée à la chancellerie à la fin du mois de septembre.
1000 paraphes en 15 jours
C’est chez Sylvain Moser, des Verrières, qu’arrivent les feuilles de signatures dûment signées. « J’en réceptionne de plus en plus. Nous avons récolté plus de 1000 paraphes en quinze jours dont un bon quart de la population des Verrières. » Des Français ont également apposé leur griffe sur la pétition. Le conseiller général du village a pris son bâton de pèlerin pour aller sensibiliser sur cette affaire en France voisine dans les communes de Pontarlier, La Cluse-et-Mijoux et Les Verrières-de-Joux. « Avant moi, le Conseil d’état neuchâtelois avait pris le temps d’envoyer une lettre à la région Bourgogne-Franche-Comté, mais les plus petites mairies avaient été laissées de côté. »
Une question de concession
Si le Verrisan parle de cette région, c’est qu’elle refuse catégoriquement de participer au financement de la ligne transfrontalière. Pourtant, des Français en profitent largement. L’argent, voilà la clef du problème. « Ce sont le Canton et la Confédération qui décident et indemnisent », résume Aline Odot, en charge de la communication chez TransN. « Tous les deux ans, ils lancent une procédure d’offre de transport pour le trafic régional avec leurs instructions et un cadre financier établi. » Pour la ligne 590, TransN a fait une proposition de desserte et l’entreprise a obtenu la concession.
Le taux clé de 20%
Il faut bien comprendre que les recettes des tickets et des abonnements sont loin de couvrir l’entier des coûts engendrés par une ligne. C’est pour cela que le Canton et la Confédération versent des indemnités. Mais cette subvention est soumise à conditions. « Le taux de couverture de la ligne doit être de 20% minimum. » Sylvain Moser confirme : « Une ligne doit atteindre ce taux d’autofinancement de 20% pour être soutenue. Il y a trois ans, nous y étions presque sur la ligne 590 (19.1%). Mais le Covid a fait chuter ce taux à 15.8%. » Ce qui place la liaison Couvet – Pontarlier hors des clous et donc hors subvention.
Alors que faire ?
Alors que faire ? L’offre dégradée prévue pour 2025 ne va-t-elle pas pousser les gens à déserter encore plus cette ligne ? « Ne serait-il pas judicieux de garder au moins 4 courses entre la Suisse et la France ? Et supprimer une course peu fréquentée du matin pour la placer entre 19 h 24 et 22 h 24 (des négociations ont lieu actuellement pour avoir un dernier bus à 22 h 24 mais rien n’est acquis), par exemple ? »
De son côté, Aline Odot pointe une autre solution. « La commune de Val-de-Ruz avait intégralement financé des courses supplémentaires sans passer par la demande d’aide de subvention par le passé. C’est une possibilité dans le cas précis. Mais encore une fois, cela ne dépend pas de nous. TransN met à disposition le bus et le chauffeur. » Et le casse-tête qui va avec pour élaborer un horaire…
Kevin Vaucher