La Côte-aux-Fées
Nouvelle « floraison » pour Les Marronniers
Après onze années à la direction du home « Les Marronniers » à La Côte-aux-Fées, Christiane Brouyère a passé le témoin au début du mois de juin. Personne ne semble être tombé de l’arbre en apprenant que Céline Bucher allait prendre sa succession. Directrice adjointe et infirmière en cheffe depuis 2011, la femme de 37 ans avait assurément le bagage pour ce poste. Si elle n’entend rien révolutionner, elle compte bien concrétiser de nouvelles idées pour que cette floraison soit fructueuse.
L’histoire de Céline Bucher c’est l’histoire d’une fille qui s’est découvert une vocation durant ses études : s’occuper des personnes âgées. Et la jeune étudiante s’est donné les moyens de le faire. D’abord en suivant une formation d’infirmière HES à la Haute École Arc à Neuchâtel puis en travaillant dans un EMS à La Chaux-de-Fonds. Elle a ensuite continué à grandir en s’occupant d’un service de psychogériatrie durant cinq ans. Puis c’est l’amour qui s’est retrouvé sur son chemin. Cette originaire de Rochefort a suivi son mari et s’est installée au Val-de-Travers il y a dix ans. Des jumeaux les accompagnent sur leur route depuis bientôt cinq ans. Lorsqu’elle a déménagé au Vallon en 2011, elle a cherché un emploi à proximité et c’est à ce moment-là qu’elle s’est posée à l’ombre « des Marronniers » !
Accompagner ses résidents dans le temps
Une transition qui ne s’est pas faite sans chambardements.
En saisissant l’opportunité de venir travailler au home Les Marronniers, j’ai choisi de rester infirmière. Ce n’était pas du tout un problème pour moi et je n’ambitionnais absolument pas de monter en grade à la base.
Mais son potentiel n’est pas passé inaperçu et elle s’est vu proposer un poste de cadre dès la fin de sa première année dans l’établissement. Et elle n’a pas fait les choses à moitié puisqu’elle a été nommée simultanément cheffe infirmière et directrice adjointe.
Christiane Brouyère m’a fait confiance et m’a confié de nombreuses responsabilités au fil des années. On a beaucoup travaillé en binôme dans une excellente collaboration et je la remercie.
En plus de cet apprentissage in situ, Céline Bucher a suivi la formation de directrice d’institution médico-sociale pendant deux ans avant d’être nommée à son nouveau poste.
Ainsi, j’ai pu être opérationnelle directement aux côtés de la nouvelle secrétaire Marlyse Niderhauser.
Catherine Cornuz, en place jusque-là, a bénéficié de sa retraite au même moment que Christiane Brouyère.
D’ailleurs, c’est presque le plus gros changement finalement puisque je connaissais la maison moi.
Le travail sur la durée et l’accompagnement, voilà des moteurs importants dans la vie professionnelle de la mère de famille.
C’est grâce à un suivi personnalisé qu’on peut apporter le soutien nécessaire à nos résidents et à leurs proches. En tout cas, c’est comme ça que je me sens le plus utile dans mon métier.
Trois chats et un chien apportent de la vie
Quand Céline Bucher raisonne, elle prend en considération tous les intervenants de son environnement. Cette qualité, couplée à son tempérament social et bienveillant, sont des atouts dans son domaine. Elle continue :
Dans ce milieu, la collaboration est primordiale et j’ai toujours cherché des solutions avec mes collègues afin d’améliorer la qualité de vie dans notre EMS. Savoir s’adapter pour être au plus proche des besoins de nos résidents, il est là tout l’enjeu de notre activité. Et ça se fait avec le respect de chacun à chaque étape.
Il faut bien ça pour répondre aux besoins des vingt pensionnaires des Marronniers qui représentent autant de singularités à considérer. Pour l’anecdote, la résidente la plus fidèle est là depuis seize ans. Sacrée longévité et belle preuve de confiance !
Et si on veut vraiment être complet, on peut dire que trois chats et un chien (lorsque sa propriétaire cuisinière est présente) font aussi partie de notre joyeuse troupe,
sourit-elle.
Un home c’est la vie ! Donc la vie animale y a aussi sa place. D’ailleurs, certains résidents descendent manger un peu plus vite pour jouer avec le chien de la cuisinière lorsque celle-ci est de service.
Une ambiance bon enfant qui n’empêche pas le sérieux non plus puisque la discipline de l’ensemble des collaborateurs a permis à l’institution d’être épargnée par le coronavirus.
Ce n’est pas encore terminé mais la pression est heureusement un peu retombée. Au cœur de la crise c’était très stressant et oppressant.
Covid repoussé et défi écologique à affronter
Le paroxysme a été atteint au moment de l’interdiction des visites ordonnée aux familles
Comme partout, cette décision a forcément été mal vécue. Cela a poussé toute l’équipe à se réinventer et à resserrer les liens. On a multiplié les animations pour garder la vie aux Marronniers. Quand je repense par exemple à la soirée de Noël où tout le personnel s’est réuni autour des résidents qui ne pouvaient pas voir leurs proches, ça me fait encore quelque chose.
Parmi les prochains défis à relever, Céline Bucher évoque la Planification médico-sociale (PMS) dont le but est de suivre l’évolution et les attentes de la population. Mais aussi l’avancement dans la mise à niveau de l’EMS d’un point de vue écologique.
On a déjà fait pas mal de choses comme l’installation du triple vitrage pour réduire les pertes d’énergie mais il y a encore du boulot.
Bref, vous l’avez compris : la jeune infirmière a bien grandi au contact des plus âgés !
Kevin Vaucher