Ouverture de la Maison de l’industrie
Comment capter les 100’000 visiteurs annuels de Noiraigue ?
C’est un fait ! Selon les estimations, il est convenu qu’environ 100’000 touristes posent le pied à Noiraigue chaque année. Il serait bien dommage de ne pas en profiter pour vanter les mérites et la richesse du Val-de-Travers. Alors comment « vendre » au mieux notre région à cette « manne humaine » ? Eh bien, en créant un lieu servant de porte d’entrée sur le Val-de-Travers où sont présentés quelques atouts à travers des expositions et des présentations ludiques pour capter l’attention. C’est pour cette raison que la Maison de l’industrie (MADI) a été créée. Nous avons ouvert « la porte du Vallon » avant le début de saison agendé au 4 mai.
Qui dit MADI, dit forcément DHD ! Comment, vous ne comprenez pas tout ? Pour être plus clair, remplacez MADI par Maison de l’industrie et DHD par Daniel Huguenin-Dumittan. Cet ancien prof du CNIP (mince, encore un acronyme : Centre neuchâtelois d’intégration professionnelle) a pris sa retraite en 2016. Et durant toutes ses années de travail, il a récolté une montagne d’informations, de documentations et de vieilles machines permettant de retracer l’histoire industrielle du Val-de-Travers. C’est notamment de cette riche carrière, et de son réseau, qu’est née la possibilité de créer un lieu pour partager cette mémoire artisanale et industrielle. MADI était née !
Une vitrine de savoir-faire
« Le but était de créer un tiers-lieu. C’est-à-dire un troisième lieu de partage après le travail et la famille. Il en existe un peu partout en Europe et ces structures se développent souvent sur d’anciennes friches industrielles », présente DHD. Pardon, Daniel Huguenin-Dumittan, c’est plus clair, c’est vrai ! L’orientation thématique d’un tiers-lieu est différente selon les pays et les régions. Ici, au Vallon, il s’agit avant tout de créer une vitrine pour mettre en avant les savoir-faire industriels vallonniers.
La MADI suit donc quatre axes principaux : « Premièrement, il y a tout ce qui touche à l’univers Dubied », pose-t-il. « Nous avons retrouvé de vieilles machines et nous avons également créé un atelier directement sur l’ancien site Dubied, à Couvet. Nous y faisons de la restauration et nous proposons des cours pour apprendre à tricoter comme à l’époque. »
L’atelier de Léopold Bourquin
Léa Parmigiani et Josette L’Eplattenier savent notamment travailler de cette façon au Val-de-Travers. Des démonstrations sont au programme 2024. Le deuxième axe concerne la dentelle aux fuseaux. Une manière de faire qui était très présente dans la région dans le passé. « Nous travaillons avec l’association neuchâteloise des dentellières et nous proposerons aussi des démos. » L’horlogerie et la micro-mécanique sont les autres thèmes prioritaires pour la Maison de l’industrie. « Nous avons notamment récupéré le grand atelier de décolletage de Léopold Bourquin.
Il a été construit dans les années 1900 à La Côte-aux-Fées et c’est une merveille par sa taille et par l’ingéniosité de son fonctionnement qui repose sur un système de poulies. »
Attirer les touristes avec… des toilettes
Une grande vitrine a été construite dans le bâtiment de la MADI (Tilleuls 6) pour permettre d’attirer l’œil des passants et avant tout des fameux randonneurs. « Si nous sommes venus installer cette porte d’entrée sur le Vallon à Noiraigue, c’est pour essayer de capter une partie des 100’000 visiteurs qui transitent chaque année par le village. Tout ce qui peut les attirer à l’intérieur de nos murs est bon à prendre. » Tout comme des… toilettes par exemple : « On s’est aperçu que c’était quelque chose que recherchaient les marcheurs et nous en avons installé tout spécialement au fond de la MADI », détaille DHD. Pour y accéder, il faut évidemment traverser le lieu. Malin ! Sur leur chemin, se trouvera deux à trois expositions mais aussi des façons d’apprendre des choses rapidement comme avec un système de casiers…
Entrée par la porte, sortie par la fenêtre
Une question sera affichée sur la porte et il faudra ouvrir la porte pour accéder à la réponse. « Cela permettra d’aborder de nombreux sujets comme les deux prix Nobel de Fleurier. Ce sera aussi une façon de parler de différentes richesses comme les Mines d’asphalte, l’absinthe et ainsi de suite. Une fois que leur curiosité est piquée, nous redirigerons volontiers les touristes vers les lieux qui les intéressent pour qu’ils approfondissent le sujet. » En gros, une fois qu’ils seront rentrés par la porte, les visiteurs ressortiront possiblement par tout un tas de « fenêtres thématiques » différentes.
L’agrandissement de la MADI se fera sans tour
Cette première étape de développement de la Maison de l’industrie se terminera cette année et a coûté 900’000 francs (dont il reste encore 100’000 francs à trouver). L’autre grand chantier à venir est l’agrandissement du lieu. Le projet de tour en bois et en acier a été abandonné car il suscitait trop d’oppositions auprès du voisinage. Il a donc été laissé de côté au profit d’un autre, sans tour. Il comporte la création d’un local technique à l’étage et l’agrandissement de l’espace de plain-pied pour y faire tenir une grande salle polyvalente. Cette fois, le projet n’a pas capté la grogne du voisinage et c’est tant mieux…
Kevin Vaucher