Pêche : vers un raz-de-marée ?
Les pêcheurs frétillent tous d’impatience depuis des mois et l’attente va prendre fin le 1er mars avec l’ouverture officielle pour la truite. Pandémie oblige, le traditionnel concours n’aura pas lieu cette année. Le président des pêcheurs de la Haute Areuse, Toni Calame, prévoit néanmoins un fort afflux et appelle à la responsabilité individuelle.
Toni Calame est un jeune président de 34 ans mais il n’est pas inexpérimenté pour autant :
J’ai commencé la pêche dès que j’ai su marcher en accompagnant mon papa au bord de l’eau. Et cela fait une douzaine d’années que je suis à la tête du club des pêcheurs de la Haute Areuse qui couvre tout le Val-de-Travers.
Il en a donc connu pas mal des ouvertures mais ce sera la première fois que le concours du 1er mars ne fera pas partie de la fête.
Notre club existe depuis 1886 et le concours doit être aussi vieux que ça. C’est un petit séisme de ne pas pouvoir l’organiser, d’autant plus que c’est notre grande réunion de la saison où on organise un souper tous ensemble.
L’ombre commun doit rester à l’ombre
Pour les pêcheurs occasionnels qui n’ont pas l’expérience de Toni Calame, notez que l’ouverture concerne uniquement la truite pour l’instant.
Il y a un autre salmonidé dans l’Areuse qui s’appelle l’ombre commun et il se reproduit jusqu’à début mai. Il est donc interdit de le pêcher jusqu’au deuxième dimanche du mois de mai.
Il y a évidemment encore d’autres poissons de rivière comme le vairon ou le chabot mais ce ne sont pas des espèces qui sont dans la ligne de mire de ceux qui les « chassent ». Pour l’instant, l’heure est encore aux préparatifs pour le jeune homme qui a rempli un garage entier uniquement avec son matériel de pêche.
L’excitation est encore plus grande en ces temps de Covid où on n’a pas beaucoup d’autres activités à faire. Je pense que ce sera vraiment une belle et grosse cohue cette année. Entre ceux qui ne prenaient plus le permis et qui vont le reprendre et les nouveaux qui vont y voir une belle opportunité de sortir un peu, il risque d’y avoir quelques mélanges de lignes,
rigole-t-il avec une pointe d’inquiétude quand même.
J’espère que les gens sauront se discipliner et ne pêcheront pas en grand groupe car cela pourrait poser problème si tel était le cas.
Tenez donc les distances si vous souhaitez conserver cette liberté jusqu’au 21 septembre.
Un cours obligatoire pour les novices.
Sachez que le permis annuel coûte 150 francs pour la pêche en rivière et deux fois moins pour la pêche en lac.
Personnellement, je ne sais pas encore si je vais aller titiller le corégone au lac de Neuchâtel avec mon petit bateau ou la truite dans l’Areuse.
Cruel dilemme. Sachez aussi qu’un cours estaz désormais obligatoire avant d’être autorisé à mouliner.
Son but est notamment d’apprendre aux novices comment manipuler le poisson sans lui faire de mal. C’est le Service de la faune, des forêts et de la nature de Couvet qui l’organise et qui délivre les permis.
Nota bene :
la taille minimale pour conserver une truite est de 26 centimètres. Le président recommande également « de ne pas abîmer la rivière qui est déjà dans un état préoccupant. Des projets de revitalisation arrivent mais cela prend du temps. » Par ailleurs, les fortes crues du début d’année ont pu avoir un effet négatif : « La truite fait ses nids durant l’hiver et une crue intense peut balayer les œufs et les alevins. Il y a donc probablement eu un peu de perte. Le seul avantage est que cela a nettoyé le fond de la rivière et les pêcheurs ont moins de risques de perdre des lignes en s’accrochant ici et là. »