Policlinique de Couvet
Nous aurait-on menti ?
Récemment, le Courrier a été contacté par un couple de Vallonniers qui a vécu une expérience déroutante avec l’accueil nocturne de la policlinique de Couvet. Alors que sa fille se plaignait de douleurs s’apparentant à des coups de poignard proches du cœur, le couple décide d’appeler la hotline, s’imaginant alors être pris en charge à Couvet. Mais après évaluation des symptômes par téléphone, l’interlocutrice les oriente vers les sites de La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel. « Pourtant, nous avons lu dans le Courrier qu’un accueil nocturne était à nouveau assuré au Vallon depuis le 1er octobre. Alors qui croire », nous questionne-t-on !
Pour vous expliquer ce cas pratique, nous utiliserons des prénoms fictifs afin de garantir l’anonymat des Vallonniers qui nous ont contactés. Il y a quelques jours, Eva vient rendre visite à ses parents qui habitent au Val-de-Travers. La soirée se passe bien jusqu’à 21 h 30 lorsqu’elle se plaint de douleurs à proximité du cœur. « Quand elle nous a dit qu’elle avait le sentiment de recevoir des coups de poignard, on a commencé à s’inquiéter », pose sa maman Yvonne.
Accueil nocturne réintroduit le 1er octobre
Elle appelle donc immédiatement le numéro qu’elle trouve sur internet. Mais ce n’est pas le bon. Elle est donc renvoyée vers la hotline du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe). « L’infirmière me répond alors que les symptômes que je lui indique nécessitent la réalisation d’un électrocardiogramme. Je pensais qu’elle allait donc nous diriger vers la policlinique de Couvet. Un accueil nocturne y a été réintroduit le 1er octobre d’après une information que j’ai pu lire dans le Courrier. » Mais Yvonne plonge dans l’incompréhension lorsque son interlocutrice de la hotline l’oriente vers Neuchâtel ou La Chaux-de-Fonds.
Non, personne ne vous a menti
« Je me suis dit deux choses. D’abord que l’utilité d’un accueil nocturne au Val-de-Travers était relative si ceux qui appellent la hotline sont renvoyés vers d’autres hôpitaux. Puis, si tel est trop souvent le cas, je crains que les statistiques de visites de Couvet laissent faussement supposer que cet accueil de nuit n’est pas utile car rarement utilisé par les citoyens du Val-de-Travers que l’on renvoie ailleurs (réd : selon les stats 2022, RHNe fait état d’une visite par nuit à Couvet). Ou alors le Courrier nous aurait menti ? » Évidemment que non Yvonne ! Nous avons pris soin de contacter le RHNe qui confirme l’ensemble des informations publiées dans notre édition du 28 septembre.
Certaines interventions sont possibles à Couvet, d’autres pas !
Il rappelle que le but de la policlinique de Couvet est d’orienter les patients. Dans le canton, il existe deux sites qui bénéficient d’un service d’urgence 24 heures sur 24 : Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds. Certains examens, comme l’électrocardiogramme, sont possibles uniquement sur ces deux lieux durant la nuit. Entre 20 h et 8 h, l’accueil nocturne de Couvet ne peut donc pas répondre à tous les besoins et à toutes les demandes. À Couvet les interventions nocturnes se cristallisent autour de cas bénins (sutures,…) ou d’urgences vitales. C’est un infirmier et un médecin du Smur qui ont la charge de l’accueil nocturne de Couvet. Il se peut donc que l’équipe soit indisponible si elle est en intervention extérieure (ce qui arrive une nuit sur trois en moyenne).
Un impératif : passer par la hotline !
C’est notamment pour cette raison (et celles évoquées plus haut) que le RHNe rappelle qu’il est impératif d’appeler la hotline avant de se rendre à la policlinique de Couvet. Comme cela a été fait avec le cas d’Eva.
L’interlocutrice évaluera la gravité de la demande en quelques questions et vous réorientera sur le site approprié et équipé pour répondre à vos besoins précis. Voilà pourquoi Eva a été dirigée sur La Chaux-de-Fonds ou Neuchâtel. Finalement, comme elle n’avait pas envie de reprendre la route aussi loin après des heures de train, Eva a opté pour l’automédication et une bonne nuit de sommeil pour se remettre d’aplomb. Et elle se porte bien aujourd’hui. Heureusement, plus d’incompréhension que de mal cette fois-ci…
Policlinique de Couvet – un seul numéro à appeler en cas d’urgence (hotline médicale) : 0848 134 134
Kevin Vaucher