Musique
Premier album au folk mélancolique pour Clémence Mermet, alias Clé
Comédienne et metteuse en scène, Clémence Mermet étoffe son registre artistique sous le pseudonyme de Clé en sortant, demain vendredi, un disque intitulé Chansons de 4 h du matin. Dans un style folk mélancolique, la trentenaire, originaire du Val-de-Travers, livre une part de ses rêveries nocturnes.
Espoir culturel du Val-de-Travers 2016, prix d’études d’art dramatique du Pour-cent culturel Migros 2016 et prix Junge Talente 2016, nous connaissions Clémence Mermet comme comédienne et metteuse en scène. Aujourd’hui, la Môtisanne d’origine ajoute une nouvelle corde à son arc artistique avec l’écriture et l’interprétation d’un album nommé Chansons de 4 h du matin, sur le label Rapace. Sept morceaux au style folk très intimiste, aux paroles presque susurrées, par celle qui, pour ce projet, prend le pseudonyme de Clé. « En réalité, le premier métier que je voulais faire quand j’étais petite était musicienne », explique Clémence Mermet, en avouant fredonner souvent des notes tout au long de la journée. D’ailleurs, elle a toujours écrit de petites chansons pour des proches, mais « jamais au premier degré ». Et depuis 2019, l’artiste fait partie aussi d’un petit groupe.
Si Clémence Mermet a choisi de devenir Clé, c’est en partie à cause ou grâce à la période du Covid et de son confinement. À l’instar des autres artistes, elle est alors « à l’arrêt » et bénéficie de temps de tranquillité. « Quatre des sept chansons ont été écrites durant cette période », se rappelle-t-elle. « Mais les autres sont venues rapidement après ». Des morceaux qui, presque tous, prennent naissance durant la seconde partie de la nuit. « Il n’y a plus vraiment d’espace-temps, on peut se recentrer sur soi-même et personne ne nous écoute ! », sourit Clémence Mermet. Des moments où, souligne-t-elle, il est véritablement possible de se concentrer sur une sensation. Des sensations, voire des « bribes d’émotions » qui s’expriment pleinement en musique dans cet album.
Une divagation envoûtante
Durant quatre années, Chansons de 4 h du matin s’est fait « petit à petit ». « J’ai beaucoup reçu de conseils et cela a évolué, maquette après maquette, retour après retour. On a tenté beaucoup de choses, comme avec Timothée Giddey entre autres », poursuit l’artiste, mais reconnaissant le souhait d’aller à l’aboutissement d’une idée. Soit partager les forces de petits et intimes moments sensoriels, captés dans l’obscurité nocturne. Et pour une première c’est réussi. On se laisse agréablement porter par la voix claire et les textes mélancoliques de Clé dans une certaine envoûtante divagation. Pour la comédienne habituée à restituer les émotions d’auteurs, est-ce qu’il a été aisé de se livrer ainsi ? « Je me suis posé la question au début. Proposer d’entrer dans mes tripes ? Mais finalement, le moment, l’émotion, dont je parle n’est plus là », explique Clémence Mermet, comme si la mise en musique entraînait une évidente mise à distance.
Alors que les premiers retours de la sortie en septembre du single « Vide » sont plutôt bons, nous sommes tentés de demander pourquoi avoir attendu la trentaine pour faire le pas vers la musique. « J’ai grandi dans une famille de musiciens et j’ai ressenti une grande exigence en la matière », relate Clémence Mermet, avouant le sentiment de ne pas se sentir totalement légitime. « J’ai tâté de beaucoup d’instruments avant de m’apercevoir que mon préféré était la voix », estime-t-elle, soulignant percevoir désormais les influences classiques de son « éducation musicale ». « Je sais d’où cela vient », plaisante-t-elle. Après ce « retour aux sources » et un premier album, Clémence Mermet, alias Clé, confie avoir le souhait de poursuivre cette carrière musicale, en parallèle de ses autres activités artistiques. « J’ai l’envie et la volonté d’avoir un peu plus de musique dans ma carrière », reconnaît l’artiste.
Gabriel Risold
Clé, Chanson de 4 h du matin, label Rapace
Vernissage: 30 novembre au Café littéraire à Bienne