Projet solaire et pédagogique
Sur l’eau, dans les airs et bientôt dans la stratosphère
Connaissez-vous Raphaël Domjan ? Cet écoexplorateur neuchâtelois est l’aventurier dans sa plus pure essence. Mais n’allez surtout pas lui parler d’essence, lui qui ne jure que par l’énergie solaire. Sa fondation PlanetSolar a d’ailleurs pour but de soutenir des projets solaires pour sauvegarder la planète d’une part et démontrer son potentiel d’autre part. La prochaine expédition de l’homme de 52 ans l’emmènera au Pérou, sur le lac Titicaca. Et deux classes du Val-de-Travers participeront à l’aventure à leur façon !
« Le vendredi 21 juin, nous sommes partis en course d’école à Hauterive. Nous avons eu la chance de naviguer sur le lac de Neuchâtel à bord d’un bateau solaire. Il n’est pas très grand et nous avons dû faire quatre groupes pour y monter. Nous avons aussi pu poser plein de questions à Monsieur Domjan. C’est le début du grand projet que nous allons suivre tout au long de notre huitième année scolaire (8H). » Voici comment l’un des quarante élèves des classes fleurisanes de Christine Liebe et d’Ana Costa présente sa prise de température avec le projet de Raphaël Domjan.
300 km en kayak solaire
Cet écoaventurier n’en est pas à son premier « coup de solaire ». Il a notamment terminé un tour du monde en bateau solaire entre 2010 et 2012. Il a également parcouru plus de 300 kilomètres à bord d’un kayak solaire dans l’océan Arctique. Cette fois, le Neuchâtelois veut aller faire flotter sa coque sur le plus haut lac navigable du monde. Autrement dit le Titicaca et ses 3812 mètres d’altitude. « La virée péruvienne devrait se faire au début de l’été 2025 et durer environ trois mois », dépose Christine Liebe. Qui est Christine Liebe ? « Je suis une amie de Raphaël. Je suis aussi maîtresse au collège de Fleurier. Je m’occupe d’élèves de 11 à 12 ans. »
Des fouilles sur un navire coulé en 1870
C’est de cette façon que le lien entre l’écoexplorateur et les jeunes Vallonniers a été créé. « Raphaël m’a nommé au poste honorifique de responsable pédagogique du projet », rigole-t-elle. « Son but à lui sera de démontrer aux locaux l’intérêt de l’énergie solaire, même à de telles altitudes. Il va également porter un message de sensibilisation sur la pollution avancée du lac Titicaca. L’intérêt est aussi archéologique. Des plongeurs iront procéder à des fouilles sur un navire à vapeur, coulé en 1870. »
Fil conducteur de l’année scolaire
La grosse quarantaine d’élèves de Fleurier n’ira pas assister directement à l’expédition sur place. En revanche, cette aventure extraordinaire servira de fil rouge conducteur tout au long de l’année scolaire à venir. « L’objectif pédagogique final est d’organiser une exposition au printemps prochain. Nos deux classes expliqueront à leurs camarades l’importance de l’énergie solaire et son potentiel à travers diverses présentations et expériences. » Cet âge est idéal car les élèves sont suivis par une seule professeure, ce qui permet d’aller loin dans l’approfondissement du sujet sous toutes ses dimensions.
Après le lac Titicaca, la stratosphère !
« Tout est prétexte à l’apprentissage. Nous parlerons géographie bien sûr (où se trouve le Pérou,…). Les sciences nous permettront de parler du processus de transformation de l’énergie. Une maquette du bateau solaire sera notamment créée lors des activités manuelles. » Pour couronner le tout, des contacts pourraient être initiés avec des enfants du Pérou. « Nos élèves sont embarqués à fond dans le projet et nous nous réjouissons de commencer d’y travailler sérieusement dès la rentrée. » Quant à Raphaël Domjan, il planche déjà sur « l’après 2025 ». Il a monté une équipe internationale afin de rejoindre… la stratosphère en avion solaire ! En voilà un qui n’a pas peur de se brûler les ailes…
Kevin Vaucher