Promotion à la domiciliation
Val-de-Travers veut convaincre les pendulaires de vivre au Vallon
La semaine dernière, Val-de-Travers levait le voile sur ses nouvelles mesures de promotion à la domiciliation. Celles-ci ciblent les pendulaires travaillant sur son territoire, avec notamment des présentations en entreprise pour mettre en lumière la commune et sa qualité de vie.
Depuis quelques années, Val-de-Travers connaît un tassement de sa population avec une stabilisation entre 10’500 et 11’000 habitants. Face à ce constat, la commune a déployé, en 2022 et 2023, plusieurs mesures pour faire rayonner la commune. « Il s’agit de mettre en lumière Val-de-Travers », explique Benoît Simon-Vermot, conseiller communal. « Nous sommes évidemment une région périphérique, mais avec de nombreuses infrastructures, commerces, riche en offres de loisirs et d’activités ». La première campagne visait les 55-65 ans avec un concours offrant des week-ends au Val-de-Travers, dont l’objectif médiatique avoué des autorités fut atteint avec un « large écho » en Suisse romande. « Cela a permis de planter une petite graine dans les esprits », estime-t-il.
Aujourd’hui, la commune entreprend une nouvelle étape auprès d’un nouveau public-cible, les 2200 pendulaires, frontaliers ou transcantonaux travaillant dans les entreprises de la région. Cet axe avait été dévoilé en substance lors du dernier Cocktail des entreprises communal avec la diffusion de témoignages vidéo de nouveaux habitants, anciens pendulaires. Les autres mesures de cette campagne de promotion à la domiciliation ont été présentées à la presse, jeudi dernier. En coopération avec le Canton, des présentations en entreprises seront organisées sur demande par la commune afin de « dépasser les images et les clichés » et de présenter les avantages de s’installer à Val-de-Travers. « C’est aussi une région qui vit », relève Benoît Simon-Vermot.
Avantages à « habiter ici »
Délégué cantonal à la domiciliation, Roland Nötzel salue l’initiative de Val-de-Travers, qui rejoint le plan cantonal. « Il est important de mettre en commun nos moyens et de coordonner nos démarches pour éviter les doublons », détaille-t-il. Le Canton sera partie prenante dans ces présentations avec les présences du délégué cantonal, d’un spécialiste des services fiscaux et d’un représentant de la Banque cantonale neuchâteloise en plus des collaborateurs de la commune. Ces rencontres auront aussi pour but d’informer et de répondre aux préoccupations de ce public. « Souvent, des craintes infondées persistent à déménager dans le canton », remarque Roland Nötzel, en ajoutant que l’image « un peu dégradée » et héritée du passé ne correspond plus à la réalité.
Chef du dicastère de l’administration, de l’économie et de la protection de la population (DAEPP), Benoît Simon-Vermot estime que ces présentations, en partenariat avec les entreprises locales, permettent de s’adresser de manière directe et interactive aux pendulaires. « De mettre en valeur les avantages à habiter ici, mais aussi d’entendre leurs besoins », poursuit-il. Parallèlement, un concours est ouvert à tous les pendulaires jusqu’à la fin de l’année. Sa forme de questionnaire offrira aux autorités plus d’informations sur leurs demandes. « Un questionnaire à double face pour faire évoluer notre campagne à l’avenir », précise-t-il.
Une « spirale positive »
Pour l’heure, une première présentation dans une grande société sise à Val-de-Travers s’est déroulée la semaine dernière. Deux autres sont déjà prévues à la rentrée. « Notre démarche a été généralement très appréciée par les entreprises », note le responsable du DAEPP, estimant qu’elles ont également un gain à la domiciliation de leurs collaborateurs. « Une réduction significative du temps de transport améliore leur bien-être et qualité de vie », cite-t-il en exemple.
Pour cette campagne ciblant les pendulaires, la commune ne fixe pas d’objectif chiffré en termes de nouveaux habitants, exercice qui serait assez « difficile », selon le conseiller communal. « Il s’agit toujours de planter une petite graine dans les esprits », image-t-il, une nouvelle fois. Roland Nötzel estime que les mesures communales créent une « spirale positive ». Selon le délégué cantonal à la domiciliation, plus les gens font le pas de s’installer dans le canton, plus ils en parlent autour d’eux et plus de gens le franchisent à leur tour.
Gabriel Risold