PUBLI-REPORTAGE
Agriculture et écologie, ménage commun
De Buttes en passant par Saint-Sulpice et jusqu’à Noiraigue, le fond du Vallon totalise 2031 hectares de surface agricole. Près de 11% de celle-ci sont déjà dédiés à la promotion de la biodiversité alors que les exigences nationales minimales sont de 7% et inexistantes sur le plan européen. Par ailleurs, l’empreinte environnementale liée à la consommation alimentaire suisse est générée à 75% à l’étranger. à l’heure où la préoccupation des ménages à « acheter local » n’a jamais été aussi grande et où l’éthique de production n’a jamais été aussi importante, la votation du 13 juin doit mener à une juste réflexion, selon l’écoRéseau du Val-de-Travers.
Vaste réseau écologique déjà en place
La logique de vente est implacable. La demande influence directement l’offre donc l’offre suit la demande des consommateurs. Ainsi, si les agriculteurs produisent de la façon dont ils le font aujourd’hui, c’est que la demande va en ce sens. C’est la réalité du terrain. Le tout, en continuant progressivement et réalistement à faire la bascule vers une agriculture toujours plus verte et naturelle. Les deux initiatives phytosanitaires vont malheureusement beaucoup trop loin dans ce qu’elles imposent et elles ne tiennent pas compte des contraintes mêmes de production, selon écoRéseau. En souhaitant dicter la demande au lieu de la suivre, elles risquent en plus d’être contre-productives.
En effet, si le « 2 x oui » venait à l’emporter alors qu’adviendra-t-il de la demande réelle ? Se dirigera-t-elle vraiment vers une alimentation totalement bio et « éthique » même si cela devait coïncider avec une hausse de prix et surtout des importations en hausse ? Car c’est ce qui attend les consommateurs dans un tel cas de figure, il faut le dire clairement, pointe le réseau écologique du Vallon. Regroupant 90 à 95% des exploitations vallonnières, cette entité s’engage déjà depuis huit ans pour favoriser la santé des sols, de la faune et de la flore. Une stratégie rendue possible en mettant en place ‒ et en suivant ‒ un fil rouge identique sur chaque parcelle de terrain.
Inciter et garder des garde-fous
Ainsi, les différentes espèces animales peuvent se déplacer dans un milieu naturel cohérent et respectueux. Chacun des 42 membres du réseau écologique du Vallon s’engage aussi à renoncer aux traitements, aux engrais et à faire des fauches tardives sur des parcelles définies. Par la voix de son président Simon Eschler, l’écoRéseau du Val-de-Travers explique qu’il n’est pas dans l’intérêt des agriculteurs d’utiliser des pesticides puisque cela ajoute des coûts supplémentaires. En revanche, il souhaite fermement que des garde-fous soient conservés, par exemple lorsqu’une production est en danger de destruction et qu’elle doit absolument être traitée.
L’ensemble du territoire suisse est recouvert de réseaux écologiques comme le nôtre et tous sont chapeautés et conseillés par des bureaux biologistes. Cela fonctionne, puisque la Suisse, par ces moyens, permet de prendre soin du paysage, de la biodiversité et d’un auto-approvisionnement de 58%.
Un exemple en la matière, se félicite-t-il. Bref, la politique agricole helvétique a déjà pris le tournant de l’écologie et du bio. C’est notamment pour intensifier ce tournant et encore mieux négocier le virage qu’écoRéseau a vu le jour. Inciter au lieu d’obliger est bien plus efficace selon cet organisme d’agriculteurs.
Ces hommes de la terre désirent pouvoir continuer leur travail avec des objectifs réalisables et supportables. Ils lancent en cœur : « Faites-nous confiance et n’hésitez pas à venir à notre rencontre, nous nous battons pour vous ! »