Le mécano qui devient patron !

L’histoire du lieu remonte à 1986. à cette époque, Roger Duvanel décide de faire du rez-de-chaussée de la maison familiale son outil de travail. D’abord carrosserie, l’espace fait ensuite une place à la mécanique puis aux dépannages. Sous sa direction, « Sur le Vau 1 » compte jusqu’à quatre employés. En 2011, il engage un nouveau mécano, un certain Gérald Foissotte.

Si tu tiens l’hiver, tu resteras longtemps ici,

lui balance alors le chef Duvanel. Ces paroles ont pris un autre sens trois ans plus tard lorsque « le mécano Foissotte » a repris l’affaire.

Je voulais prendre ce risque. J’ai une magnifique clientèle aujourd’hui mais je pense que je ne suis pas encore suffisamment connu. C’est bête à dire après huit ans d’activité mais c’est vrai.

Si son cadre très naturel fait son charme, le garage Foissotte est desservi uniquement par une petite route de campagne. Ce qui n’aide pas à se faire connaître.

 En plus, je n’ai pas eu de chance quand j’ai succédé à Monsieur Duvanel. Le pont de Travers était en travaux donc la route était déviée durant de longs mois.

De quoi s’isoler encore un peu plus des clients.

Et depuis 2020, il y a eu le Covid puis la guerre en Ukraine. Ce qui pose des problèmes d’approvisionnement pour les pièces et qui allonge les délais de livraisons. J’essaie de m’accrocher mais ce n’est pas évident tous les jours.

Toutes les routes ne mènent pas au paradis

Les circonstances ont joué quelques tours à ce Français d’origine, implanté à Travers depuis 2014. Mais l’homme garde bien des surprises « sous le capot » pour rebondir. L’une de ses forces est son offre en quads et en motos.

Je travaille avec les marques CFMoto et Benelli. C’est de l’excellente qualité. J’en vends régulièrement et mes clients n’ont jamais eu besoin de venir pour un quelconque ennui sur leurs machines.

Ce spécialiste des deux-roues n’a que deux jambes et pourtant il se repose rarement. Quand il a un moment de libre, il participe à des courses historiques (avec des voitures de plus de 30 ans), son autre passion.

Je ressens un vrai amour pour l’automobile chez beaucoup de gens mais je perçois paradoxalement une retenue dans l’achat de véhicules ces derniers mois.

Le dérapage incontrôlé du prix de l’essence peut-être ? Ou alors un sens de l’orientation en déclin chez les clients, qui ne trouveraient pas l’adresse du garage dans leur GPS ?

Vous rigolez mais je connais des personnes de Fleurier qui ne savaient pas comment venir jusqu’ici. Être au milieu des champs, c’est le paradis mais on est en dehors du village, c’est l’inconvénient.

Le paradis se mérite, dit-on. Pour ne pas louper le paradis, veiller à prendre la petite route qui part sur la droite juste avant le pont et le restaurant du Crêt de l’Anneau. Bon voyage !

Kevin Vaucher