Quatre giratoires qui ouvrent des portes
Lancé sous la responsabilité de l’ancien conseiller communal Christian Mermet, le projet de dynamisation des quatre ronds-points de la H10 trouve son épilogue ces jours-ci. Un collectif d’artistes locaux a réalisé différentes sculptures sous la bannière « Toutes portes ouvertes ». Le giratoire de l’Écu-de-France à Couvet est déjà terminé et d’autres portes s’ouvriront donc prochainement à vous entre Couvet et Saint-Sulpice. Bonnes nouvelles, les fleurs du rond-point de la Coop de Couvet ainsi que les chèvres de celui de Fleurier ne passeront pas par la fenêtre.
Tout était déjà fait dans ce dossier, j’ai simplement récupéré le bébé de la part de mon prédécesseur Christian Mermet,
témoigne en toute humilité Eric Sivignon. L’actuel chef du dicastère du territoire, des sports et de la culture met donc un point d’honneur à un processus débuté il y a des années. La mise en valeur des quatre ronds-points de la H10 avait été confiée à la responsabilité commune des artistes Claude Jeannottat, Alexa Vincze, Albertine Mermet et Roger Grandjean.
L’idée était d’apporter un peu de vie et une unité artistique aux giratoires de Saint-Sulpice, du Pont des Chèvres, de Couvet Ouest (Coop) et de l’Écu-de-France. Cela permet de faire le trait d’union entre les différents villages.
Voilà pourquoi ces quatre endroits ont été spécifiquement choisis.
Renfort d’Olivier Favre et de l’équipe de forestiers
Toutes les réalisations en bois autoclavé (résistant aux intempéries) sont prêtes et il ne reste plus qu’à les monter sur les trois ronds-points restants.
Cela prend un peu de temps car le service cantonal des ponts et chaussées a dû contrôler que les projets n’entravaient pas la sécurité routière. Cela nous a été confirmé très récemment. La suite dépend de la disponibilité de nos équipes,
précise l’ancien conseiller général. Une question de planning qui ne s’est pas posée avec l’œuvre de l’Écu-de-France qui a été gérée par les forestiers. Rapides et efficaces, ils ont réglé l’affaire en deux jours. Se posent aussi des questions pratiques :
Les socles des trois giratoires encore à faire doivent être adaptés, notamment pour pouvoir accueillir les fondations qui serviront à tenir les portes.
Effectivement, ce sont cinq portes qui seront installées aux quatre endroits (Coop Ouest en aura droit à deux) et chaque « tableau » sera agrémenté de différents personnages tels qu’un homme qui danse ou une femme enceinte. Il y aura douze figurines au total et sachez qu’elles ont été construites par le menuisier Olivier Favre de Fleurier.
Le nom de l’œuvre globale est « Toutes portes ouvertes » et fait référence au fait d’entrer et de sortir du Val-de-Travers. Ça marque le fait que chaque chemin est une découverte.
Cela peut aussi signifier qu’il est possible de s’ouvrir des portes dans cette région qui bouge et que chacun est libre d’entreprendre. Ou lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre à vous en prenant une autre direction. Bref, à vous de vous approprier ces lieux et d’en faire la définition qui vous plaira. Le coût de cet investissement artistique ne sera connu qu’à la fin des travaux. Il devrait tourner aux alentours de 30’000 à 50’000 francs pour une durée de vie d’une grosse dizaine d’années au moins.
Les chèvres gambadent à quelques mètres
Si les trois prochains ronds-points se font aussi vite que le premier, ce sera évidemment plus économique. Mais l’équipe des forestiers communaux est vraiment très rodée car elle intervient à chaque édition d’Art en plein air notamment. Ce sera difficile de faire aussi bien qu’elle.
L’édition 2021 de l’exposition en pleine nature constituait d’ailleurs un moment idéal d’enrichir artistiquement les giratoires du Vallon. Il ne restait alors plus que deux questions à se poser pour le Conseil communal. Que faire de l’imposante armée de fleurs très appréciée de Couvet Ouest et des chèvres en métal tout aussi populaires au pont du même nom ? Les végétaux seront en grande partie conservés et les biquettes migreront à quelques gambades du giratoire. C’est le voyer-chef Jean-Marie Mettraux, qui a donné vie au troupeau lors de la réalisation du giratoire en 2016 qui évoque leur sort.
Une décision communale nous a enjoint de les retirer et j’ai proposé de les conserver à 150 mètres de là sur le bord de la route entre la H10 et le bâtiment communal des travaux publics.
En fait, elles seront désormais véritablement sur le pont des chèvres. Et toujours à quelques encablures de la forêt, comme si elles s’étaient risquées à traverser la route pour aller s’offrir un bon bol d’herbe fraîche de l’autre côté.
J’aurais trouvé dommage de les faire totalement disparaître du paysage,
soutient-il.
Avant de reconnaître que la structure en bois des portes et personnages ont et auront l’avantage d’être moins à risque en cas d’accident d’un motard ou d’un cycliste par exemple. C’est moins tranchant que d’autres types de matériaux.
Les quatre endroits devraient avoir endossé leurs nouvelles parures d’ici à la fin de l’année. Les porteront-ils bien ?
Kevin Vaucher