Remontées mécaniques
La neige : cadeau de Noël à la Robella et aux Verrières
Le Noël blanc des dernières semaines a ravi les responsables des remontées mécaniques de La Robella et des Verrières, les deux stations enregistrant de belles affluences durant les vacances scolaires. Sort inverse pour le skilift de La Côte-aux-Fées contraint à l’arrêt en raison d’une casse mécanique le 24 décembre.
Sans que l’on ne l’attende vraiment et comme dans un conte de Dickens, la neige s’est invitée, du 22 au 24 décembre dernier, dans le paysage du Vallon et pour y demeurer durant les dernières semaines. Un « gros cadeau de Noël légèrement en avance », comme l’image Nathanaël Drai, directeur d’exploitation des installations de La Robella (TBRC). « Ces conditions furent une chance alors que nous n’avions pas vraiment connu d’hiver depuis 2019 », indique celui qui a pris ses fonctions en novembre dernier. Même si toutes les pistes du domaine butteran n’ont pu être préparées, la station a pu ouvrir durant presque la totalité des deux semaines de vacances scolaires, du 24 décembre à dimanche dernier. « On est vraiment très content », reconnaît Nathanaël Drai.
Le nouveau directeur vit sa première saison hivernale et est ravi de l’affluence. « Jusqu’au 1er janvier, on a été plein », estime-t-il, sans avoir encore des chiffres précis de fréquentation. Toutefois, il a pu constater que beaucoup de personnes du Val-de-Travers ont répondu présent, ainsi que la venue de quelques clients extérieurs. « Beaucoup de familles, environ 60%, de nombreuses personnes du Vallon et aussi des adolescents qui se réunissaient en fin de matinée pour skier l’après-midi », relève le directeur de TBRC, notant également quelques « étrangers » peu équipés louant du matériel pour une journée au magasin, situé au pied de La Robella.
Neige pas vue depuis plusieurs saisons
Si, depuis plusieurs années, le site de La Robella s’est orienté vers d’autres offres touristiques qu’hivernales, cette soudaine arrivée d’or blanc est tout de même bienvenue et pas qu’en matière financière et touristique. « Certes c’est bien d’avoir cette quatrième saison, mais il s’agit aussi d’une bouffée d’oxygène sociale, être un pôle de rencontre et d’activité en hiver », constate Nathanaël Drai qui ne pouvait mieux débuter son mandat à la tête de TBRC. Un aspect sociétal que ne niera probablement pas Blaise Cand, président de l’association du téléski des Verrières, qui a pu lui, aussi ouvrir durant presque l’ensemble de la période des fêtes de fin d’année.
Comme ce dernier nous l’indique de nombreuses familles ont profité de l’opportunité de skier aisément sur le téléski verrisan. « Nous sommes faciles d’accès, prêts à ralentir l’installation pour aider les enfants », détaille Blaise Cand ajoutant que tout est réuni pour l’apprentissage de la glisse dans une ambiance conviviale. Pour ce qui est de l’enneigement des dernières semaines, le président de l’association du téléski peine à se souvenir de conditions identiques, peut-être plus de cinq ans. « Mais c’est un excellent début de saison ! On a déjà fait mieux que les deux dernières années avec zéro ouverture ! », se réjouit-il, en relevant probablement une affluence de cinquante à cent personnes par jour lors des belles journées. Des journées aux Verrières qui seraient impossibles sans la motivation des bénévoles de l’association. « Le 23 décembre, nous étions dix personnes à mettre en fonction l’installation », tient à souligner Blaise Cand. Un engagement bénévole confirmé durant les jours qui suivirent pour tenir l’installation.
Tuile technique à La Côte-aux-Fées
Pour l’autre remontée mécanique associative du Vallon, le skilift de La Côte-aux-Fées, le sort est malheureusement tout autre. « C’est une année catastrophique pour nous », concède Laurent Piaget, président du comité de l’association. Dès le premier jour d’exploitation, le 24 décembre, l’installation fut victime de la casse de sa roue motrice et portante. Le président du skilift indique qu’un problème avait déjà été constaté à l’automne et des réparations avaient été entreprises. « Mais cela était plus grave. Avec la charge, la pièce a lâché », poursuit-il. À cette tuile est venu s’ajouter le fait que ce modèle de pièce en question n’existe plus sur le marché. « Nous étions le dernier téléski de Suisse avec ce système », précise Laurent Piaget, expliquant que son comité a passé les fêtes à chercher désespérément des réparateurs ou des pièces de rechange en Suisse et en France. L’association s’est résolue à trouver un producteur pour lancer une nouvelle fabrication de cet élément mécanique.
« Certes cela a un impact financier, mais surtout c’est un crève-cœur pour toute l’équipe de bénévoles, alors que les conditions ne pouvaient pas être meilleures », reconnaît, un peu tristement, Laurent Piaget.
Pour l’instant, aucun délai de livraison de la nouvelle roue n’est assuré, mais l’association espère l’obtenir pour le 18 janvier prochain, jour des soixante ans du téléski, où une soirée avec fondue sera proposée au public. La réparation de l’installation permettrait ainsi de fêter dignement ce vénérable anniversaire. Et si la neige était au rendez-vous, cela serait encore mieux. Avec le redoux actuel, ou le « radoux », comme le dit Blaise Cand, la pratique du ski de piste n’est plus possible. Pour ce dernier, deux jours de précipitations neigeuses et deux nuits à -10° degrés suffiraient pour rouvrir. Du côté de La Robella, Nathanaël Drai estime que des chutes similaires à celles des 22 et 23 décembre, ainsi que du froid permettraient une réouverture. Températures négatives et chutes de neige, deux choses devenues rares aux altitudes du Val-de-Travers.
Gabriel Risold